1. Je n’ai rien contre Tidiane Thiam, pas plus que je ne lui conteste ses compétences en finance internationale. Il est certainement brillantissime au regard de son parcours personnel. Mais j’ai une préférence pour les solutions proposées par Raymond Ndong Sima pour redresser notre économie
2. Et je suis surpris, avec de nombreux autres gabonais, de constater qu’avant même d’avoir pu faire le tour du propriétaire pour se faire eux-mêmes une idée de la situation de notre économie, certains ministres en soient déjà à recourir aux compétences extérieures.
3. Cette propension à laisser entendre que notre pays ne dispose pas d’expertises assez pointues pour résoudre des problèmes dont nous connaissons tous les fondements, est insultante pour soi-même et pour les gabonais. C’est un complexe dont il faut se débarrasser.
4. Parce que les problèmes de notre pays sont connus depuis fort longtemps. Et le principal problème est l’absence chronique de bonne gouvernance. Nos ressources importantes peuvent produire le développement qu’on espère si elles servaient exclusivement à cet objectif.
5. A-t-on vraiment besoin de mobiliser une expertise à l’international pour venir nous dire ce qu’on sait déjà ? Je m’exaspère que nos ministres de l’Economie et des Comptes publics, à peine nommés, nous vendent déjà M. Thiam avant même de nous convaincre de leurs aptitudes à leurs fonctions.
6. Les a-t-on nommés à ces deux fonctions stratégiques pour que les expertises viennent d’ailleurs ? Et d’ailleurs, qu’ont-ils d’abord préconisé qui n’aie pas fonctionné pour qu’ils aillent déjà faire leur marché des compétences à l’extérieur ? C’est mettre la charrue avant les bœufs.
7. Il aurait été plus élégant qu’un projet de redressement économique basé sur un diagnostic clair, soit posé sur la table par nos deux ministres, experts économique et comptable par ailleurs, avant de convoquer une expertise internationale privée. C’est davantage là qu’on les attendait.
8. La cooptation de M. Thiam est d’autant plus indécente que notre histoire récente nous enseigne que le recours à des compétences extérieures n’a pas toujours été une panacée. McKinsey, Richard Attias, Bechtel i tuti quanti, dont on nous disait un grand bien, n’ont pourtant rien apporté de positivement déterminant au Gabon.
9. Sinon, de quelle plus-value ont été leurs bons conseils facturés à grands frais au contribuable gabonais ? Notre pays s’en est-il mieux porté pour autant ? Le ratio de satisfaction par rapport aux sommes englouties est infinitésimal. Et nous devrions remettre le couvert ?
10. Pour que d’autres marchands de savoirs et de savoir-faire viennent à leur tour gagner des fortunes chez nous sur des problématiques pour lesquelles nous avons nous-mêmes une parfaite connaissance et des compétences pour les résoudre ? À un moment donné !
SARCASTIQUEMENT VÔTRE !
Le billet sarcastique de Serge Abslow
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