Gabon : une subvention de 500 millions de FCFA pour la presse écrite privée, mais des questions demeurent

La rencontre entre le Président de la Transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, et les représentants de la presse privée ce mercredi 4 décembre 2024, a marqué un tournant significatif dans les relations entre l’État et les médias. Annoncée comme une occasion de renouveler le dialogue et de renforcer le rôle de la presse en tant que 4ᵉ pouvoir, cette réunion a été marquée par le maintien majeure de la promesse faite à ladite presse privée, en l’occurrence, la hausse de la subvention, atteignant désormais 500 millions de FCFA contrairement à trois fois moins que cette somme sous le régime déchu d’Ali Bongo.

Une aide financière bienvenue pour une presse longtemps marginalisée

Ce geste financier, salué par de nombreux représentants du secteur, vise à pallier les difficultés économiques auxquelles fait face la presse privée gabonaise. Depuis plusieurs années, les médias privés se plaignent de l’absence de soutien conséquent, ce qui a fragilisé leur capacité à fonctionner efficacement.

Brice Clotaire Oligui Nguema a rappelé que cette subvention s’inscrit dans une démarche visant à doter les médias des ressources nécessaires pour assumer leur rôle démocratique. Cette augmentation considérable de l’aide financière est perçue comme un signal fort de la part du gouvernement, témoignant de sa volonté de redynamiser un secteur clé pour le développement du pays.

Une lueur d’espoir, mais des interrogations persistantes

Malgré cet engagement, des questionnements demeurent parmi les acteurs de la presse privée. En effet, plusieurs promesses faites par le Président de la Transition n’ont pas encore trouvé de concrétisation. Parmi elles, la mise à disposition de véhicules pour faciliter la mobilité des journalistes et d’autres mesures structurelles visant à améliorer leurs conditions de travail.

Les professionnels du secteur espèrent que cette subvention ne sera pas un geste isolé, mais plutôt le début d’une série d’actions concrètes pour répondre à leurs attentes. Certains craignent également que l’absence de mécanismes clairs de suivi n’empêche une répartition équitable et transparente de ces fonds.

Une rencontre porteuse d’espoir

Malgré ces réserves, la rencontre a insufflé une nouvelle dynamique d’espoir dans un secteur qui se sentait délaissé. Les représentants de la presse privée ont salué l’écoute et l’engagement affichés par le Chef de l’État, tout en insistant sur la nécessité de poursuivre les efforts pour structurer durablement leur profession.

Mme Laurence Ndong, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a réaffirmé que cette subvention ne représente qu’un volet des mesures envisagées pour soutenir les médias. Elle a promis que des discussions régulières seront tenues pour accompagner la transformation du secteur.

Vers une presse plus forte et indépendante

Alors que le Gabon traverse une période de transition politique, ce soutien accru à la presse privée marque une étape importante dans la redéfinition des relations entre l’État et les médias. Une presse indépendante et bien structurée est un pilier essentiel pour garantir une gouvernance transparente et renforcer la participation citoyenne.

Le défi réside désormais dans l’exécution des promesses faites et l’établissement d’un partenariat durable entre les médias et le gouvernement. Si les intentions affichées par le Président Oligui Nguema se concrétisent pleinement, cette initiative pourrait non seulement renforcer la liberté de la presse au Gabon, mais aussi contribuer à un environnement médiatique plus professionnel et dynamique.

Times Infos

Par Amir Baron.

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