Gabon : le silence coupable face au meurtre de deux adolescents à Avorbam

Une tragédie insoutenable frappe la communauté d’Avorbam, dans la commune d’Akanda, au Gabon. Deux jeunes garçons, Odouma Kamboulou David, alias Enzo, 15 ans, et Marc Nkoma Alexandre, 14 ans, ont été retrouvés morts dans des conditions atroces, abandonnés dans une zone résidentielle à la Sablière. Ce drame, qui remonte au 4 décembre 2024, a choqué les esprits, mais a également mis en lumière un silence inexplicable des autorités, des organisations civiles, et des citoyens.

Une disparition inquiétante suivie d’une découverte macabre

Enzo et Marc étaient deux adolescents ordinaires, passionnés de football. Ce jour-là, comme tant d’autres, ils étaient partis jouer sans se douter que cette activité anodine marquerait leurs dernières heures. Moins de 24 heures après leur disparition, leurs corps sans vie, en état de décomposition avancée, ont été découverts dans des circonstances encore floues.

Le choc de cette découverte est amplifié par des détails horrifiants qui suscitent des questions légitimes. Comment deux adolescents peuvent-ils être victimes d’une telle violence dans une zone résidentielle supposément surveillée ? Les indices retrouvés sur les lieux permettront-ils d’identifier les responsables de cet acte inhumain ?

Le silence des autorités : une indifférence inacceptable

Ce qui frappe autant que l’atrocité des faits, c’est l’absence de réaction des autorités locales et nationales. Depuis la découverte des corps, aucune déclaration officielle majeure n’a été faite, laissant les familles des victimes et la communauté entière dans le désarroi.

Ce silence s’étend également à la société civile et aux organisations de défense des droits humains, qui semblent paralysées face à cette situation. Habituellement promptes à dénoncer les injustices, ces voix manquent à l’appel, plongeant le drame dans une forme d’oubli collectif.

Les familles des deux garçons se retrouvent seules dans leur douleur, sans soutien ni accompagnement psychologique, et encore moins de réponse judiciaire.

Un drame symptomatique d’une insécurité grandissante

Au-delà de l’émotion immédiate, ce drame révèle une insécurité préoccupante. Le Gabon, pays riche en ressources naturelles, est de plus en plus marqué par des actes de violence impunis, reflétant un affaiblissement de l’autorité de l’État.

La Sablière, où les corps ont été retrouvés, est pourtant une zone résidentielle réputée calme. Si même ces espaces ne garantissent plus la sécurité, qu’en est-il des quartiers plus vulnérables ? Ce meurtre met en lumière l’urgence d’une réforme profonde des systèmes de sécurité et de justice, trop souvent critiqués pour leur lenteur et leur inefficacité.

Les conséquences du mutisme collectif

L’indifférence face à ce drame risque de créer un précédent dangereux. Lorsqu’un acte aussi violent est accueilli dans l’apathie générale, il envoie un message inquiétant : la vie humaine n’a que peu de valeur. Cette absence de réaction pourrait encourager de nouveaux crimes, sachant que l’impunité semble être la règle.

De plus, le manque de communication des autorités alimente des rumeurs et des spéculations, créant un climat de méfiance et de peur au sein de la population.

Exiger des réponses : un devoir collectif

Face à cette situation, il est impératif que justice soit rendue. Les autorités gabonaises doivent lancer une enquête approfondie et transparente pour identifier les responsables et les traduire en justice. Cela passe par une mobilisation immédiate des forces de sécurité et la mise en œuvre de moyens techniques pour résoudre cette affaire.

La société civile, les ONG, et les citoyens doivent également jouer leur rôle. Des manifestations pacifiques, des campagnes de sensibilisation, et une pression constante sur les décideurs politiques sont nécessaires pour que de telles tragédies ne se reproduisent plus.

Enfin, il est crucial que les familles des victimes reçoivent un soutien psychologique et financier pour les aider à surmonter cette épreuve. Le Gabon, en tant que nation, a une responsabilité morale envers ces deux garçons et leurs proches.

Un appel à l’action

La mort d’Enzo et Marc ne doit pas être réduite à un simple fait divers. Elle doit marquer un tournant, une prise de conscience collective de l’urgence d’agir contre l’insécurité et l’indifférence. Ces deux adolescents méritent que leur histoire soit entendue et que leur mort ne reste pas vaine.

Le Gabon tout entier doit se lever pour réclamer justice, pour ces enfants et pour tous les innocents qui pourraient être les prochaines victimes du silence coupable de la société.

Times Infos 

Par Nancy Nguema 

Source : Média Net 241

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