Le président Félix Tshisekedi s’est adressé au Congrès de la République démocratique du Congo (RDC) ce 12 décembre 2024, dans un discours stratégique à un an des élections présidentielles. Face à une salle réunissant les deux chambres du Parlement, il a adopté un ton pondéré, évitant les polémiques pour se concentrer sur ses réalisations, ses défis et sa vision d’avenir. Une posture qui marque une volonté d’apaisement dans un contexte politique tendu.
Un engagement pour des élections crédibles et transparentes
Au cœur de son intervention, Félix Tshisekedi a réaffirmé son engagement à organiser des élections démocratiques, libres et inclusives en décembre 2024. Il a insisté sur le respect du calendrier électoral établi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), rassurant ainsi les partenaires internationaux et la population. Ce message intervient alors que l’opposition dénonce régulièrement des risques de report ou de manipulations du processus électoral.
« Nous devons garantir à notre peuple le droit de choisir librement ses dirigeants. C’est une exigence démocratique à laquelle mon gouvernement ne faillira pas », a-t-il déclaré. Ce passage stratégique visait à renforcer sa crédibilité en tant que garant des institutions démocratiques, tout en cherchant à désamorcer les critiques.
La paix et la sécurité : une priorité nationale
Un autre volet majeur du discours a été la question de la sécurité, notamment dans l’Est du pays, ravagé par des conflits armés depuis des décennies. Félix Tshisekedi a reconnu les défis persistants mais a mis en avant les efforts déployés pour stabiliser les provinces touchées par l’insécurité.
Il a salué les avancées militaires réalisées grâce à la montée en puissance des Forces armées de la RDC (FARDC) et au soutien de partenaires régionaux. Toutefois, il a souligné que la paix durable ne pourrait être atteinte sans un dialogue inclusif et une approche globale intégrant le développement socio-économique des régions affectées.
Des réformes économiques pour un avenir prometteur
Sur le plan économique, le président a dressé un bilan des réformes engagées depuis le début de son mandat. Il a mis en avant l’amélioration des recettes publiques, la modernisation des infrastructures et l’attractivité accrue de la RDC pour les investisseurs étrangers.
Cependant, Tshisekedi a également reconnu les défis persistants liés à la corruption, à la lenteur des réformes structurelles et à l’augmentation du coût de la vie. « Nous devons aller plus loin et plus vite dans la mise en œuvre des politiques qui impactent directement la vie des Congolais », a-t-il affirmé, appelant à une mobilisation collective pour construire une économie résiliente et inclusive.
Souveraineté et coopération internationale
Félix Tshisekedi a également abordé les relations internationales, réaffirmant la souveraineté de la RDC tout en soulignant l’importance des partenariats stratégiques. Dans un contexte de tensions régionales croissantes, il a dénoncé les ingérences étrangères et appelé à un respect mutuel dans les relations bilatérales.
Le président a également réitéré l’importance des initiatives panafricaines, telles que la coopération au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), pour renforcer la paix et la stabilité dans la région.
Une posture mesurée, mais stratégique
En optant pour un ton pondéré et en évitant les attaques directes contre ses opposants, Félix Tshisekedi a démontré une volonté d’apaisement et de rassemblement à un moment charnière de son mandat. Cette approche vise non seulement à renforcer la confiance des Congolais, mais aussi à rassurer la communauté internationale sur la stabilité politique et institutionnelle de la RDC.
Cependant, ce discours soulève des attentes élevées. Les prochains mois seront cruciaux pour traduire les promesses en actions concrètes, notamment en matière de sécurité et de gestion électorale. Avec ce message, Tshisekedi semble vouloir incarner un leadership serein et visionnaire, mais les défis à surmonter restent colossaux dans un pays aux prises avec des fractures politiques, économiques et sociales.
Ce discours, bien que mesuré, marque un moment décisif dans la préparation des élections de 2024, où le président devra convaincre qu’il est l’homme de la situation pour conduire la RDC vers un avenir de paix et de prospérité.
Times Infos
Par Cédric Baloch.