Le Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, nouveau directeur général de l’Agence Gabonaise de la Sécurité Alimentaire (AGASA), a lancé une opération de récupération des véhicules de l’agence ce 10 janvier 2025 à Libreville, une initiative qui soulève des questions cruciales sur la gestion des ressources publiques et l’efficacité des services de sécurité alimentaire au Gabon. Alors que l’AGASA ne dispose que de sept véhicules pour couvrir neuf provinces, 104 villes et 52 départements, cette situation met en lumière des lacunes préoccupantes dans la logistique et la planification de l’agence.
La déclaration de Biyogue Bi Ntougou sur le détournement de véhicules par des agents véreux et leur abandon dans des garages mécaniques est alarmante. Cela soulève des interrogations sur la gouvernance au sein de l’AGASA et la nécessité d’une transparence accrue dans la gestion des ressources. Comment une telle situation a-t-elle pu perdurer pendant des années sans que des mesures correctives ne soient prises ? Cette négligence met en péril non seulement l’intégrité de l’agence, mais aussi la santé des consommateurs gabonais, qui dépendent de la vigilance de l’AGASA pour garantir la sécurité des aliments.
L’opération de récupération des véhicules, bien qu’indispensable, ne doit pas être perçue comme une solution miracle. En effet, la mission de l’AGASA, qui consiste à prévenir, évaluer et gérer les risques sanitaires et nutritionnels, nécessite des moyens adéquats et une planification stratégique. La question se pose : l’agence est-elle réellement équipée pour mener à bien ses missions essentielles avec un parc automobile aussi réduit ? Les défis logistiques auxquels elle fait face pourraient compromettre son efficacité sur le terrain, rendant ainsi difficile la lutte contre la commercialisation de denrées alimentaires impropres à la consommation.
De plus, cette opération soulève des préoccupations quant à la pérennité des actions entreprises. Une simple récupération de véhicules ne suffira pas à résoudre les problèmes structurels de l’AGASA. Il est impératif que des réformes profondes soient mises en place pour garantir une gestion rigoureuse des ressources et une meilleure allocation des moyens. Cela inclut la formation des agents, l’amélioration des infrastructures et la mise en place de mécanismes de contrôle interne pour prévenir les abus.
En conclusion, bien que l’initiative du Dr Biyogue Bi Ntougou soit un pas dans la bonne direction, elle ne doit pas occulter les défis systémiques auxquels l’AGASA est confrontée. La sécurité alimentaire au Gabon dépend d’une approche holistique qui va au-delà de la simple récupération de véhicules. Il est temps que l’agence prenne des mesures audacieuses pour restaurer la confiance du public et assurer la protection de la santé des consommateurs. La vigilance et la transparence doivent devenir les pierres angulaires de sa mission, afin de garantir que chaque Gabonais puisse consommer des aliments sains et sûrs.
Times Infos
Par Nancy Nguema.