Le 8 février 2025, des Gabonais de la diaspora en France se sont réunis dans un lieu symbolique de Paris pour exprimer une demande claire : voir le général Brice Clotaire Oligui Nguema briguer la présidence du Gabon lors des élections du 12 avril prochain. Considérant l’actuel président de la transition comme l’homme de la situation, ils estiment que son leadership est indispensable pour assurer la stabilité du pays et poursuivre les réformes engagées depuis le renversement du régime Bongo, le 30 août 2023.
Cette mobilisation témoigne de l’engagement d’une partie de la diaspora à influencer l’avenir politique du Gabon. Selon eux, Oligui Nguema incarne une rupture avec les anciennes pratiques et possède la vision nécessaire pour conduire le pays vers un développement durable.
Des réformes saluées par une partie de la population
Depuis son accession au pouvoir, le général Oligui Nguema a initié plusieurs réformes touchant les secteurs économiques, institutionnels et sociaux. La lutte contre la corruption, la restructuration de l’administration et la révision du code électoral figurent parmi les mesures mises en avant par ses partisans. Pour les Gabonais de France ayant pris part à cette rencontre, ces efforts doivent être consolidés et prolongés au-delà de la transition.
Nombre d’entre eux estiment que le contexte politique actuel exige un leadership fort et expérimenté. Ils considèrent qu’un retour précipité à une démocratie fragile, sans garantir la pérennité des avancées réalisées, pourrait replonger le pays dans l’instabilité et l’incertitude.
Une candidature qui divise
Si l’appel à la candidature du général Oligui Nguema est soutenu par une frange importante de la population, il n’en demeure pas moins controversé. Plusieurs voix s’élèvent pour mettre en garde contre le risque d’un maintien prolongé des militaires au pouvoir. Certains observateurs rappellent que le chef de la transition s’était initialement engagé à organiser des élections libres et transparentes, sans préciser s’il se porterait candidat.
Des figures de la société civile et des intellectuels, à l’instar du professeur Noël Bertrand Boundzanga, exhortent le général à respecter l’esprit de la transition en ne prenant pas part au scrutin. Ils estiment qu’une candidature de sa part pourrait être perçue comme une trahison des principes de neutralité et de renouvellement démocratique promis après le coup d’État.
Un choix décisif pour l’avenir du Gabon
Alors que la date limite des déclarations de candidature approche, la question demeure entière : Brice Clotaire Oligui Nguema répondra-t-il à l’appel de ses partisans ou restera-t-il fidèle à son engagement initial de transition ? Son choix aura un impact déterminant sur la suite du processus démocratique et sur la perception de la transition aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.
Dans un contexte où plusieurs candidats se sont déjà déclarés, la potentielle entrée en lice d’Oligui Nguema pourrait rebattre les cartes de l’élection présidentielle. Quelle que soit sa décision, elle marquera un tournant dans l’histoire politique du Gabon.
Times Infos
Par Cédric Baloch.