BAD 2025 : Le Gabon se détourne du Tchad et soutient Amadou Hott

Libreville, février 2025 – Dans un contexte de réalignement politique et économique en Afrique, le Gabon a officiellement annoncé son soutien à la candidature du Sénégalais Amadou Hott pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Cette décision, qui intervient à quelques mois de l’élection prévue en mai 2025 à Abidjan, marque un tournant dans la stratégie diplomatique de la sous-région et semble éloigner d’autres pays de la zone 4 de la candidature tchadienne.

Un soutien affirmé au plus haut niveau de l’État gabonais

L’officialisation du soutien gabonais à Amadou Hott s’est concrétisée lors d’une rencontre à Libreville, le 17 février 2025, entre le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema et la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yassine Fall, envoyée spéciale du président Bassirou Diomaye Faye. Cette déclaration d’appui renforce les liens entre Libreville et Dakar et révèle un positionnement stratégique dans la gouvernance des institutions financières africaines.

Amadou Hott, ancien vice-président de la BAD et ex-ministre de l’Économie du Sénégal, est reconnu pour son expertise en matière de financement du développement, notamment dans les secteurs de l’énergie verte et du changement climatique. Son parcours et son programme semblent avoir convaincu le Gabon de miser sur une approche innovante pour l’avenir de la BAD.

Une recomposition des alliances au sein de la zone 4

Le soutien du Gabon ne serait pas un cas isolé. D’autres pays de la zone 4 (Afrique centrale) auraient également choisi de ne pas soutenir la candidature tchadienne d’Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Cette dynamique pourrait affaiblir les chances du Tchad dans cette élection cruciale et modifier l’équilibre des pouvoirs au sein des institutions financières africaines.

D’autres candidatures sont également en lice, notamment celle du Mauritanien Ousmane Kane, ancien cadre de la BAD, du Béninois Romuald Wadagni, actuel ministre des Finances, et de l’Algérien Rabah Arezki, ex-économiste en chef de la BAD. Toutefois, le soutien croissant à Amadou Hott pourrait lui conférer un avantage décisif.

Une élection décisive pour l’avenir de la BAD

L’élection du prochain président de la BAD revêt une importance capitale pour l’orientation économique du continent africain. Avec des enjeux majeurs tels que le financement des infrastructures, l’intégration économique régionale et la transition écologique, le choix du futur dirigeant aura des conséquences directes sur les stratégies de développement de nombreux pays africains.

En soutenant Amadou Hott, le Gabon affiche une volonté de promouvoir une vision moderne et inclusive de la BAD. Ce choix pourrait également renforcer la position du Gabon sur la scène économique africaine en consolidant ses partenariats avec des pays influents comme le Sénégal.

Reste à voir si cette dynamique se confirmera lors du scrutin de mai 2025 et si d’autres nations suivront l’exemple du Gabon en apportant leur soutien à Amadou Hott, un candidat qui incarne, pour beaucoup, une nouvelle ère pour la Banque africaine de développement.

Times Infos 

Par Amir Baron.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *