Ce samedi 1er mars 2025, le Stade de l’Amitié d’Angondjé a été le théâtre d’un événement hautement symbolique. Le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a rassemblé ses frères d’armes pour un échange placé sous le signe de l’unité et de la responsabilité, alors que le pays s’apprête à vivre une élection présidentielle cruciale le 12 avril prochain. Plus qu’un simple rassemblement militaire, cette rencontre s’est inscrite dans une dynamique plus large, marquée par une multiplication des apparitions publiques du chef de l’État, alimentant les spéculations sur sa possible candidature.

Une présence de plus en plus affirmée sur le terrain
Depuis plusieurs semaines, le général Oligui Nguema intensifie ses sorties sur le terrain. À la tête de la Transition depuis le coup d’État du 30 août 2023, il a initié une série de visites aux chantiers lancés par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), supervisant personnellement les avancées des projets d’infrastructure et les réformes engagées. À ces inspections s’ajoutent des rencontres avec divers corps de métiers et acteurs de la société civile, dont une réunion attendue ce dimanche 2 mars avec les enseignants.
Ce déploiement stratégique, à l’approche des échéances électorales, suscite de nombreuses interrogations. Officiellement, le général Oligui Nguema n’a pas encore déclaré son intention de briguer la magistrature suprême. Toutefois, sa récente annonce de quitter l’armée semble ouvrir la voie à une candidature qui, selon plusieurs observateurs, ne serait qu’une question de jours.
Un engouement populaire et politique en faveur d’une candidature
Depuis l’ouverture du dépôt des candidatures le 27 février dernier, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler le chef de la Transition à se présenter. Plusieurs formations politiques, associations et personnalités influentes du pays se sont déjà prononcées en faveur de sa participation au scrutin. Un collectif d’anciens journalistes a récemment exprimé son soutien à travers une tribune, tandis que la coalition politique PG.41, regroupant 41 partis, a officiellement annoncé son alignement derrière le président de la Transition.
Ces appels témoignent d’un véritable engouement autour de la figure d’Oligui Nguema, perçu par ses soutiens comme le garant de la stabilité et de la poursuite des réformes entreprises depuis sa prise de pouvoir. Pour nombre de ses partisans, il incarne la rupture avec l’ancien régime et l’opportunité d’une refondation politique durable.
Une déclaration imminente pour respecter les délais ?
Alors que la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 8 mars 2025, tous les regards sont tournés vers le chef de l’État. Selon certaines sources, l’annonce officielle de sa candidature pourrait intervenir dans les prochains jours, voire dès ce lundi 3 mars, jour de son anniversaire. Ce choix symbolique permettrait de répondre aux multiples sollicitations formulées en sa faveur tout en respectant les délais légaux imposés par le ministère de l’Intérieur.
Si une telle déclaration venait à être faite, elle marquerait un tournant décisif dans la course à la présidence. Déjà, l’hypothèse d’une candidature d’Oligui Nguema suscite des débats au sein de l’opinion publique. Certains y voient une continuité nécessaire pour assurer la transition et stabiliser le pays, tandis que d’autres s’interrogent sur l’impact d’un tel choix sur le processus démocratique et la diversité des candidatures.
Vers une élection à forts enjeux
L’élection présidentielle du 12 avril 2025 s’annonce comme l’une des plus déterminantes de l’histoire politique récente du Gabon. Après plus d’un an de transition, le pays doit tourner une nouvelle page et s’engager dans une voie de reconstruction institutionnelle. Dans ce contexte, le positionnement de Brice Clotaire Oligui Nguema est scruté avec attention, tant par les acteurs nationaux qu’internationaux.
Si sa candidature se confirme, elle viendra remodeler l’échiquier politique et redéfinir les rapports de force en vue du scrutin. Une chose est certaine : le Gabon est à l’aube d’un moment clé de son histoire, où chaque décision prise dans les prochains jours pourrait peser lourdement sur son avenir politique.
Times Infos
Par Amir Baron.