Alors que les Gabonais s’apprêtent à élire leur nouveau président ce 12 avril, une voix singulière s’élève pour incarner la véritable rupture. Celle d’Alain Claude Bilie By Nzé, ancien proche du régime Bongo, devenu le principal opposant au président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.
La présidentielle de 2025 ne ressemble à aucune autre dans l’histoire politique récente du Gabon. À la faveur d’une transition initiée après la chute du régime Bongo-PDG, le pays espère tourner une page sombre de son histoire. Mais pour Alain Claude Bilie By Nzé, cette transition ne fait que prolonger les vieux réflexes du passé. « Le système PDG-Bongo est toujours aux commandes, et cela se voit jusque dans la campagne d’Oligui Nguema. Il n’y a pas de rupture, seulement un recyclage », dénonce-t-il avec fermeté.
L’ex-ministre devenu opposant résolu
Figure politique bien connue, Bilie By Nzé a longtemps évolué au sein de l’appareil étatique sous Ali Bongo. Mais aujourd’hui, il se présente comme l’alternative crédible, celle d’un homme repenti qui connaît les rouages du système et souhaite l’éradiquer. À quelques jours du scrutin, son discours séduit une frange croissante de l’électorat, lassée par les promesses creuses et la continuité déguisée.
« Je suis le seul à proposer une rupture totale et assumée. Oligui ne le peut pas, car il s’entoure exclusivement de pédégistes. Ce que je propose, c’est un nouveau départ, sans compromis avec le passé », affirme-t-il, lors d’un récent meeting à Libreville.
Un projet de société inspiré et audacieux
Au-delà des critiques envers le pouvoir en place, le candidat déploie une vision claire pour le pays. Il s’inspire notamment de certaines politiques sociales de la Libye de Kadhafi, qu’il cite en exemple pour leur capacité à redistribuer les richesses nationales. Son projet phare : la mise en place d’un fonds national destiné à garantir un revenu de base et un accès universel à des services essentiels — emploi, eau potable, électricité, logement, sécurité sociale — pour tous les Gabonais, sans distinction.
« Le Gabonais doit enfin recevoir ce qui lui revient de droit », martèle-t-il. « Pas dans cinq ans, mais dès maintenant. Il est temps de bâtir un État au service de tous, pas d’une élite. »
Une campagne à l’image d’un combat déterminé
Depuis le 29 mars, date officielle du lancement de la campagne présidentielle, Bilie By Nzé sillonne le pays avec un message clair : le Gabon n’a pas besoin d’une transition déguisée, mais d’un renouveau sincère. Sa détermination tranche avec la posture plus institutionnelle de son principal adversaire, le président sortant de la transition, dont les soutiens issus de l’ancien régime suscitent de plus en plus d’interrogations.
Alors que la campagne touche à sa fin, dans la nuit du 11 avril à minuit, les regards sont tournés vers les urnes. Pour Bilie By Nzé, ce 12 avril représente bien plus qu’un simple vote : c’est un choix historique entre la continuité d’un système rejeté et l’ouverture vers un avenir nouveau.
« Je demande aux Gabonais de m’accorder leur confiance. Ensemble, nous pouvons rompre définitivement avec le passé et bâtir un Gabon nouveau, juste, équitable et prospère. »
Times Infos
Par Nancy Nguema.