Libreville, 7 mai 2025 – Dans la dynamique du Dialogue National Inclusif (DNI) d’Angondjé tenu en 2024, le Président de la République Gabonaise, Chef de l’État et Chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, a présidé une importante rencontre ce mardi avec les responsables des partis politiques reconnus dans le pays. Une réunion décisive pour l’avenir de la démocratie gabonaise, marquée par l’annonce de mesures structurantes.
Deux commissions pour encadrer et rééquilibrer le système politique
Dans une volonté affichée de réforme en profondeur, le Président Oligui Nguema a annoncé la création de deux commissions. La première sera chargée de rédiger une nouvelle loi encadrant la création, l’existence et le fonctionnement des partis politiques. L’objectif est clair : doter le pays d’un cadre juridique plus rigoureux, garantissant la légitimité et la représentativité des formations politiques.
La seconde commission aura pour mission de revoir la répartition des sièges électoraux sur le territoire national, une initiative saluée par plusieurs responsables politiques comme un pas vers une démocratie plus équitable. Cette révision devra tenir compte des réalités démographiques et géographiques, afin de corriger les déséquilibres structurels qui freinent la représentativité locale.
Des conditions plus strictes pour exister politiquement
L’un des points majeurs de cette rencontre a été la réaffirmation des nouveaux critères exigés pour la reconnaissance officielle d’un parti politique au Gabon. Dorénavant, toute formation politique devra répondre aux exigences suivantes :
- Disposer d’au moins 18.000 membres sur l’ensemble du territoire national ;
- Avoir un compte bancaire actif, garantissant une traçabilité financière ;
- Obtenir au minimum 5 députés à l’Assemblée nationale et 30 élus locaux dans les conseils provinciaux, lors des prochaines échéances électorales.
En rappelant que ces critères sont le fruit des résolutions adoptées collectivement lors du DNI 2024, le Président a voulu responsabiliser les partis, les invitant à davantage de structuration et de proximité avec les populations.
La fin annoncée des partis “gazelle” ?
Avec plus de 101 partis politiques recensés au Gabon, cette nouvelle réglementation s’apparente à un véritable filtre politique. Elle vise à éliminer les formations fictives, souvent qualifiées de « partis gazelle », qui apparaissent à l’approche des élections mais n’ont ni base militante, ni implantation réelle. Pour nombre d’observateurs, cette mesure devrait assainir le paysage politique et favoriser l’émergence de forces politiques crédibles, enracinées dans les réalités locales.
Un appel à l’unité et au patriotisme politique
Au-delà des réformes, le Président Oligui Nguema a lancé un appel à la responsabilité patriotique des acteurs politiques. Il a insisté sur la nécessité de travailler ensemble, dans le respect des échéances électorales à venir, pour consolider la démocratie et garantir une transition apaisée vers l’ordre constitutionnel.
Dans un contexte où les attentes citoyennes sont fortes, cette rencontre marque un tournant. Elle invite à une réflexion collective sur le rôle des partis politiques et sur leur capacité à incarner les aspirations du peuple gabonais.
Vers une démocratie plus solide
La démarche entreprise par le Président de la Transition s’inscrit dans une logique de refondation politique. Si elle suscite des inquiétudes chez certains partis peu structurés, elle est perçue par d’autres comme un levier indispensable pour poser les bases d’un système démocratique plus représentatif, plus responsable, et plus proche des citoyens.
À l’heure des grandes décisions, le Gabon semble engagé sur la voie d’un renouveau politique profond. Une démocratie se construit aussi par la qualité de ses partis politiques. Et l’heure est venue de passer des intentions aux fondations solides.
Times Infos
Par Amir Baron.