Gabon – Les Awards de la Presse reviennent : entre devoir de mémoire et appel à l’engagement de l’État

Alors que le paysage médiatique gabonais tente de se réinventer dans un contexte où la quête de crédibilité et de professionnalisme reste une priorité, la seconde édition des Awards de la Presse Gabonaise s’annonce comme un temps fort. Cet événement, porté par des professionnels de la communication, vise à récompenser l’excellence journalistique tout en honorant la mémoire de figures disparues du métier.

Une cérémonie en hommage aux journalistes tombés à Makongonio

C’est dans une ambiance empreinte d’émotion et de solennité que les organisateurs ont tenu une conférence de presse ce samedi 17 mai 2025 à Libreville. L’objectif : annoncer officiellement la tenue prochaine de la seconde édition des Awards, qui s’inscrit cette année sous le sceau du souvenir. En effet, quarante ans après le drame de l’hélicoptère survenu en 1985 à Makongonio, dans lequel plusieurs journalistes perdirent la vie, les initiateurs entendent leur rendre hommage.

Un Prix Spécial Makongonio a ainsi été institué. Il vise à honorer à titre posthume ces hommes et femmes de médias morts dans l’exercice de leur fonction, et à rappeler à la conscience collective la valeur du métier de journaliste, parfois exercé au péril de la vie.

Récompenser l’excellence, encourager l’éthique et le professionnalisme

Au-delà de la mémoire, cette initiative se veut également un catalyseur de dynamisme et de rigueur professionnelle au sein de la presse nationale. Les Awards de la Presse ne sont pas un simple événement de gala ; ils incarnent une volonté profonde de revaloriser la fonction journalistique au Gabon, à une époque où les défis sont nombreux : précarité des conditions de travail, pressions politiques, manque de formation continue, etc.

Parmi les catégories à l’honneur figurent notamment :

  • Le meilleur journaliste sportif
  • Le meilleur journaliste politique
  • Le meilleur reportage radio et télévisé
  • Le meilleur présentateur de journal (radio et télévision)
  • Le meilleur journaliste économique
  • Le meilleur preneur d’images
  • Et le meilleur espoir féminin, pour encourager la relève et la féminisation du secteur.

Chaque prix décerné est un signal fort envoyé à la jeune génération : le journalisme gabonais a besoin de talents rigoureux, de voix responsables et de plumes engagées.

Un appel clair aux autorités pour un soutien structurel

Si les organisateurs se félicitent du succès de la première édition, ils reconnaissent également que la pérennité d’un tel événement nécessite un soutien institutionnel. C’est pourquoi un appel solennel a été lancé aux pouvoirs publics, afin qu’une ligne budgétaire spécifique soit prévue pour appuyer cette initiative nationale.

« L’État doit jouer son rôle de garant des libertés, y compris celle de la presse, non seulement en protégeant les journalistes, mais aussi en valorisant leur travail par des mécanismes de reconnaissance et de soutien », ont affirmé les organisateurs.

Ils appellent également les partenaires privés, les organisations internationales, les ambassades et les mécènes culturels à s’impliquer, estimant que la vitalité démocratique d’un pays passe par la qualité de son information.

Un rendez-vous d’espoir pour tout un secteur

La soirée de gala des Awards de la Presse Gabonaise, attendue dans les semaines à venir à Libreville, s’annonce déjà comme un événement marquant pour le monde des médias. Au-delà des récompenses, elle constitue un espace de dialogue, de reconnaissance et de relance pour une profession trop souvent reléguée à l’arrière-plan.

Dans un Gabon en pleine mutation, où les citoyens ont soif d’une information juste, indépendante et constructive, ce rendez-vous se positionne comme une réponse concrète aux attentes d’un secteur en quête de sens.

Pour rappel, le DRAME DE MAKONGONIO, Le 28 juin 1985, au cœur de la Ngounié, un hélicoptère assurant une mission officielle s’écrase brutalement. À son bord, des journalistes, des officiers, des membres de la sécurité présidentielle.

Times Infos 

Par Amir Baron.

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