Privation du droit de visite aux détenus et aux proches à la prison centrale de Libreville : une violation des Droits des prisonniers, SOS Prisonniers Gabon saisit le Ministre de la justice
Ce lundi 09 octobre 2023, SOS Prisonniers Gabon a saisi le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux afin qu’il puisse lever la mesure d’interdiction de visite aux détenus qui pèse sur les proches de détenus et leurs avocats.
Depuis le mois d’août 2023, lors de la période électorale, les visites aux détenus ont été suspendues pour tout le monde, familles comme avocat.
En effet, cette restriction du droit aux visites aux détenus serait motivée par des raisons de sécurité due à la période électorale sensible que traversait notre pays.
Deux mois après, cette mesure est toujours appliquée. Cela constitue une atteinte aux droits des détenus car selon le droit international, chaque prisonnier a droit au moins à trois (3) visites par semaine.
Et, cette mesure viole allègrement les dispositions de l’article 23 de l’arrêté 0018 du 15 juillet 2014, portant règlement intérieur des Etablissements Pénitentiaires en République Gabonaise, en même temps qu’elle constitue pour les avocats une entrave au libre exercice de leur travail.
Pire, depuis le 20 aout 2023, les avocats sont également privés de visite, les audiences correctionnelles ont repris ce lundi 09 octobre 2023 au Palais de justice de Libreville, mais comment les avocats vont-ils faire pour préparer la défense de leurs clients s’ils n’ont pas accès aux détenus à la prison centrale de Libreville ? C’est une violation manifeste du droit à la défense, du droit à un procès équitable, du droit d’être assisté par un avocat.
En sus, le droit aux visites permet le maintien des liens familiaux et amicaux. L’exercice de ce droit doit être garanti dans le but d’assurer une bonne préparation du détenu à une resocialisation à la fin de sa détention.
Le détenu doit donc être autorisé à recevoir des visites maritales, familiales et amicales.
En ces lieux se trouvent des hommes et femmes, pères, mères, grands-parents et même des mineurs qui ont le droit de bénéficier de la chaleur familiale et amicale, seul moyen pour eux d’oublier l’enfer du milieu carcéral.
La période électorale passée, notre pays est sous contrôle du Comité de Transition et de la Restauration des Institutions ; les heures du couvre-feu également réaménagées, qu’est-ce qui pourrait justifier encore cette violation du droit de visite aux prisonniers ?
Même s’il est vrai qu’en dépit de cette interdiction, les familles ravitaillent toujours leurs parents détenus à travers les dépôts de colis.
Cette interdiction de visite semble être une double peine pour les détenus et un châtiment pour leurs proches.
Il est temps de lever cette mesure qui date de l’ancien régime, tout en faisant respecter les mesures de sécurité.
SOS Prisonniers Gabon, c’est enfin notre essor vers le respect des droits humains en milieu carcéral
HUMANISONS LES PRISONS
Times Infos
Texte : SOS Prisonniers.