Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, a entamé une visite officielle en Russie le mercredi 15 janvier 2025. Accueilli à Moscou par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, et une délégation de la communauté centrafricaine en Russie, cette visite de trois jours marque un tournant dans les relations entre Bangui et Moscou, avec pour objectif d’approfondir leur coopération stratégique.
Une rencontre de haut niveau avec Vladimir Poutine
Le jeudi 16 janvier, Faustin-Archange Touadéra a été reçu au Kremlin par son homologue russe, Vladimir Poutine. Au centre des discussions : le renforcement de la coopération bilatérale dans plusieurs secteurs clés, notamment la politique, la sécurité, l’économie et l’humanitaire. Ce sommet survient dans un contexte où la République centrafricaine cherche à diversifier ses partenariats internationaux, tout en consolidant ses acquis dans la lutte contre l’insécurité et le sous-développement.
Pour la Russie, cette rencontre s’inscrit dans sa stratégie d’expansion en Afrique, où elle renforce son influence par le biais de partenariats économiques et militaires. Le président Touadéra a salué l’engagement de Moscou dans le soutien à la stabilité de la Centrafrique, un pays qui, depuis des années, s’efforce de se relever des conflits internes.
Levée de l’embargo sur les armes : un nouveau chapitre
Cette visite intervient peu après une décision historique des Nations unies de lever l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine depuis 2013. Ce changement majeur ouvre la voie à une coopération militaire accrue entre les deux nations, notamment à travers la formation des forces armées centrafricaines et l’approvisionnement en équipements modernes. La Russie, déjà active dans ce domaine, avec des conseillers militaires déployés en Centrafrique, pourrait renforcer son rôle stratégique dans la région.
De plus, l’allégement des restrictions sur les exportations de diamants représente une opportunité significative pour Bangui, qui compte sur ce secteur pour booster son économie. La Russie, leader mondial dans ce domaine, pourrait offrir un partenariat précieux à travers des accords techniques et commerciaux.
Une délégation élargie pour diversifier les accords
Le président centrafricain n’est pas venu seul. Sa délégation inclut plusieurs ministres, notamment ceux des Affaires étrangères, de la Défense, des Mines et de l’Agriculture. Cela témoigne de l’ambition de cette visite : poser les bases d’une coopération diversifiée. Des discussions ont également porté sur le développement agricole, le transfert de technologies et l’exploitation des ressources naturelles.
En marge des rencontres politiques, des experts des deux pays planchent sur des accords qui pourraient déboucher sur des investissements russes dans les infrastructures centrafricaines. Ces projets viseraient à améliorer l’accès aux routes, à l’énergie et à l’eau potable, des défis critiques pour le développement durable du pays.
Un partenariat gagnant-gagnant
Pour la Centrafrique, l’alliance avec Moscou représente une chance de briser son isolement sur la scène internationale. En retour, la Russie voit en la Centrafrique un partenaire stratégique pour consolider sa présence en Afrique. La visite de Touadéra à Moscou illustre donc une convergence d’intérêts, où les deux nations cherchent à maximiser les avantages mutuels dans un monde en recomposition géopolitique.
Alors que cette visite officielle se poursuit, elle pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour les relations russo-centrafricaines, fondée sur un partenariat stratégique et des objectifs communs ambitieux. Faustin-Archange Touadéra repartira-t-il de Moscou avec des accords concrets ? Les prochains jours seront déterminants.
Times Infos
Par Cédric Baloch.