Gabon : Bitam, l’Université Africaine des Sciences Politiques et de Management à la conquête des futurs étudiants

Une stratégie d’attractivité pour un marché de l’enseignement en mutation

L’Université Africaine des Sciences Politiques et de Management (UASPOM) a organisé à Bitam une journée d’information et d’orientation post-bac destinée aux élèves des classes de Terminale. Cet événement, tenu au Centre de Lecture et d’Animation Culturelle, avait pour objectif de présenter les offres de formation de l’établissement et de guider les futurs étudiants dans le choix de leur parcours académique et professionnel.

Dans un paysage universitaire de plus en plus concurrentiel, cette initiative illustre la stratégie d’attractivité adoptée par les établissements privés pour capter l’attention des jeunes diplômés du secondaire. Avec un marché de l’emploi en constante évolution, les universités ne se contentent plus d’offrir des diplômes, mais doivent aussi garantir une employabilité rapide aux étudiants.

Une offre de formation axée sur l’insertion professionnelle

Le Professeur Jean Louis NKOULOU NKOULOU, promoteur de l’UASPOM, assisté du Professeur Médard MENGUE BIDZO, a présenté les formations de son institution, allant de la Licence au Master. L’université met en avant un programme qui maximise les chances d’une intégration rapide sur le marché du travail, avec un slogan accrocheur : « Tu entres pour un diplôme, tu sors avec une entreprise ».

Si cette promesse paraît alléchante, elle soulève toutefois plusieurs interrogations. Comment cette université assure-t-elle concrètement la création d’entreprise pour ses étudiants ? Quels sont les partenariats avec le secteur privé qui garantiraient une telle opportunité ? L’enseignement dispensé est-il réellement adapté aux réalités du marché de l’emploi au Gabon et en Afrique centrale ?

Un modèle privé en pleine expansion, mais à quel prix ?

L’expansion des universités privées au Gabon répond à une demande croissante de formations professionnalisantes, notamment dans un contexte où l’université publique peine à absorber tous les nouveaux bacheliers. Cependant, l’accessibilité financière de ces établissements privés reste un sujet de débat.

Les coûts d’inscription et de scolarité sont-ils adaptés aux réalités économiques des familles gabonaises ? L’excellence académique et la qualité pédagogique sont-elles toujours au rendez-vous, ou l’expansion rapide de ces structures rime-t-elle avec mercantilisation de l’enseignement supérieur ?

Un modèle à répliquer ailleurs ?

L’initiative de l’UASPOM à Bitam ouvre la voie à une réflexion plus large sur la nécessité d’une meilleure orientation des élèves en fin de cycle secondaire. Dans des zones comme le Komo Océan, où l’accès à l’enseignement supérieur reste limité, de telles journées pourraient permettre d’offrir aux jeunes une vision plus claire de leurs perspectives académiques et professionnelles.

Cependant, pour qu’elles soient pleinement efficaces, ces rencontres doivent être accompagnées d’un suivi plus approfondi, avec des dispositifs d’accompagnement, des bourses et des opportunités de stage et d’emploi réelles. Autrement, elles risquent de rester de simples opérations de communication pour les établissements privés en quête d’inscriptions.

L’enseignement supérieur gabonais doit aujourd’hui relever un double défi : répondre aux attentes des jeunes en quête d’une formation de qualité et garantir une véritable employabilité sur un marché du travail exigeant et en constante mutation.

Times Infos 

Par Arthur ASSEKO. 

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