Libreville, 25 février 2025 – Le président de la Transition gabonaise, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu ce lundi l’ambassadeur de France au Gabon, Fabrice Mauriès, au palais du Bord de mer. Cette rencontre, hautement stratégique, s’est inscrite dans le cadre du renforcement des relations bilatérales et du suivi du processus électoral en cours au Gabon. Alors que le pays se prépare à une élection présidentielle cruciale prévue pour le 12 avril 2025, la France, partenaire historique, entend jouer un rôle d’accompagnement dans cette transition.
Un dialogue diplomatique renforcé
Depuis la prise de pouvoir par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) en août 2023, la France et le Gabon s’efforcent de redéfinir les contours de leur coopération. L’entretien entre Brice Clotaire Oligui Nguema et Fabrice Mauriès a permis d’aborder plusieurs axes clés, notamment les conditions d’une transition politique réussie, la stabilité du pays et l’engagement des partenaires internationaux.
L’ambassadeur français a réitéré le soutien de son pays à un processus démocratique transparent et inclusif. Cette volonté s’inscrit dans une dynamique plus large où la France souhaite repositionner sa diplomatie en Afrique centrale, à l’heure où de nombreux pays du continent redéfinissent leurs relations avec l’Hexagone.
Les enjeux du processus électoral
À moins de deux mois de l’échéance électorale, l’organisation du scrutin est au cœur des préoccupations. Le président de la Transition a assuré que toutes les dispositions sont prises pour garantir une élection crédible et souveraine. De son côté, Fabrice Mauriès a souligné l’importance d’un climat politique apaisé et d’un cadre électoral respectueux des principes démocratiques.
Dans cette optique, la France pourrait appuyer techniquement l’organisation du scrutin à travers des conseils, un soutien logistique et des échanges d’expertise avec les institutions gabonaises. Le renforcement du rôle des observateurs internationaux a également été évoqué, avec une attention particulière portée sur la transparence du processus.
Un partenariat en mutation
Outre la question électorale, les discussions ont porté sur les perspectives économiques et diplomatiques entre les deux nations. La France, qui demeure un acteur économique clé au Gabon avec plusieurs entreprises présentes dans les secteurs stratégiques (pétrole, bois, infrastructures), cherche à adapter sa coopération aux nouvelles réalités imposées par la transition politique.
Le gouvernement gabonais, de son côté, a exprimé sa volonté de diversifier ses partenaires tout en préservant les liens historiques avec la France. Dans ce contexte, la rencontre du 25 février s’inscrit dans une dynamique de renégociation des engagements bilatéraux, notamment sur le plan des investissements et du développement durable.
Vers une relation plus équilibrée ?
Cette nouvelle phase des relations entre le Gabon et la France traduit une volonté commune de bâtir un partenariat plus équilibré et respectueux de la souveraineté gabonaise. Le dialogue engagé entre Brice Clotaire Oligui Nguema et Fabrice Mauriès démontre que Libreville et Paris souhaitent maintenir une coopération dynamique, tout en adaptant leurs interactions aux exigences d’une nouvelle ère politique et économique.
Dans les semaines à venir, d’autres consultations sont attendues, notamment avec les acteurs de la société civile et les différents partenaires du Gabon, pour garantir une transition réussie et une élection présidentielle transparente. Cette rencontre entre le chef de l’État et l’ambassadeur français marque donc une étape clé dans le repositionnement du Gabon sur l’échiquier diplomatique international.
Un avenir politique sous haute surveillance
Alors que la date du 12 avril 2025 approche, les attentes des citoyens gabonais et de la communauté internationale restent élevées. L’issue de cette élection présidentielle sera déterminante pour l’avenir politique et économique du Gabon, marquant la fin d’une transition qui aura duré près de deux ans.
Si le gouvernement de transition assure que toutes les conditions seront réunies pour garantir un scrutin démocratique, l’implication des partenaires internationaux, notamment la France, restera sous observation. Libreville cherche à affirmer son autonomie dans l’organisation de ces élections tout en accueillant un accompagnement technique, sans ingérence.
La rencontre entre Brice Clotaire Oligui Nguema et Fabrice Mauriès envoie un signal fort quant à la volonté du Gabon de mener à bien cette transition avec rigueur et transparence. L’avenir des relations franco-gabonaises dépendra en grande partie de la gestion de cette période électorale et de la manière dont le pays abordera la prochaine étape de son histoire politique.
Pour l’heure, tous les regards sont tournés vers l’évolution du processus électoral et les mesures qui seront mises en place pour garantir une alternance pacifique et légitime. L’élection du 12 avril sera non seulement un test démocratique pour le Gabon, mais aussi un révélateur de la solidité des relations bilatérales avec ses partenaires traditionnels.
Times Infos
Par Amir Baron.