Annoncée comme une bouffée d’oxygène pour les médias privés, la subvention de 500 millions de FCFA accordée par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est transformée en un véritable sujet de controverse. Loin d’apaiser les tensions, sa répartition jugée opaque et arbitraire suscite colère et indignation au sein de la presse gabonaise.
« Nous avons bataillé pour que cette subvention soit enfin effective, mais au final, c’est une mascarade. Les montants octroyés sont ridiculement bas et ne tiennent aucunement compte des réalités économiques des médias », fulmine un directeur de publication.
Un partage sous haute opacité ?
D’après le média en ligne 7JoursInfos, les organismes internationaux initialement associés à la commission chargée de superviser la répartition de ces fonds auraient été tout bonnement écartés. Un choix qui alimente les soupçons sur une gestion partisane et peu transparente de cette enveloppe censée soutenir l’ensemble de la presse privée.
« Comment peut-on parler d’équité quand les garants de la transparence sont mis à l’écart ? », s’interrogent plusieurs rédactions, dénonçant un partage « à la tête du client ».
Une aide dérisoire face à des charges écrasantes
Outre le manque de transparence, c’est surtout l’insuffisance des montants alloués qui suscite l’indignation. « Nous devons justifier ces sommes ? Mais justifier quoi exactement ? Un média qui dépense plus de deux millions de FCFA par mois et qui reçoit une subvention inférieure à ce montant, il doit justifier comment ses dépenses ? », s’agace un patron de presse, dénonçant un mépris flagrant des réalités du secteur.
Face à cette gestion controversée, les organisations de patrons de presse exigent des explications et réclament une réévaluation immédiate de la répartition des fonds. Une demande qui, à ce jour, reste sans réponse officielle.
La subvention, censée être un levier de renforcement du paysage médiatique, risque finalement de creuser davantage le fossé entre le gouvernement et la presse privée.
Times Infos
Par Nancy Nguema.