Gabon : L’ARTF au bord du gouffre, quand la régulation ferroviaire se heurte à la malversation

L’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) du Gabon traverse une crise sans précédent, révélant des dysfonctionnements alarmants au sein de cette institution censée garantir la sécurité et l’efficacité du réseau ferroviaire national. Alors que le pays aspire à moderniser ses infrastructures et à améliorer la qualité de ses services de transport, l’ARTF se retrouve dépourvue des moyens nécessaires pour accomplir ses missions. Ce constat soulève des interrogations sur la gestion passée et actuelle de cette entité, ainsi que sur les implications d’une telle situation pour l’avenir du transport ferroviaire au Gabon.

Une gestion scabreuse et des allégations de détournement

La récente arrestation de l’ancien secrétaire exécutif, Joseph Paul Ibouili Maganga, et de son équipe, met en lumière des pratiques douteuses au sein de l’ARTF. Accusés de détournement de fonds et de gestion frauduleuse des deniers publics, ces responsables ont laissé derrière eux un héritage toxique qui entrave le bon fonctionnement de l’autorité. Les révélations sur la réforme précipitée des véhicules de l’ARTF, sans tenir compte des besoins opérationnels, soulignent une gestion désastreuse qui semble plus préoccupée par des intérêts personnels que par le service public. Cette situation ne fait qu’aggraver le sentiment de méfiance envers les institutions publiques, déjà fragilisées par des scandales à répétition.

Un manque de ressources critique

L’absence de véhicules opérationnels pour l’ARTF est un symptôme d’un mal plus profond. Comment une autorité régulatrice peut-elle fonctionner efficacement sans moyens de transport adéquats ? Les agents de l’ARTF expriment leur frustration face à cette réalité, se demandant comment il est possible qu’une telle entité soit laissée à l’abandon. Le manque de moyens roulants entrave non seulement les missions de contrôle et de régulation, mais compromet également la sécurité des usagers du rail. Dans un contexte où le transport ferroviaire est censé jouer un rôle clé dans le développement économique du pays, cette carence est inacceptable.

Un nouveau souffle ?

L’arrivée de Roger Nzué en tant que nouveau secrétaire exécutif pourrait-elle marquer un tournant pour l’ARTF ? Les attentes sont élevées, et il est impératif qu’il prenne des mesures audacieuses pour redresser la situation. Cela inclut une réévaluation des réformes passées, une transparence accrue dans la gestion des ressources et une lutte déterminée contre la corruption. De plus, il est crucial de revoir la structure des effectifs pour éliminer les postes superflus qui pèsent sur la masse salariale. La rationalisation des ressources humaines et matérielles pourrait permettre à l’ARTF de retrouver son efficacité et de regagner la confiance du public.

Appel à l’action : Une nécessité urgente

Face à cette crise, il est impératif que les autorités judiciaires et gouvernementales prennent des mesures concrètes pour enquêter sur les allégations de malversation et rétablir la confiance dans l’ARTF. La transparence et la responsabilité doivent devenir les pierres angulaires de la gestion de cette institution. Les citoyens gabonais méritent une autorité régulatrice qui fonctionne efficacement et qui protège leurs intérêts. Le transport ferroviaire est un secteur vital pour le développement économique du Gabon, et il est temps que l’ARTF soit remise sur les rails, loin des scandales et des pratiques douteuses.

En conclusion, l’ARTF se trouve à un carrefour critique. Les défis sont nombreux, mais avec une volonté politique forte et une gestion rigoureuse, il est possible de redresser cette institution et de lui permettre de jouer son rôle essentiel dans le développement du transport ferroviaire au Gabon. Le temps des promesses est révolu ; il est temps d’agir.

Times Infos

Par Nancy Nguema.

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