Le lundi 2 décembre 2024, le président des États-Unis, Joe Biden, a marqué l’histoire en devenant le premier président américain à visiter l’Afrique depuis Barack Obama en 2015. Cette visite officielle de trois jours en Angola représente un moment clé dans les relations américano-africaines, avec pour ambition affichée de redéfinir les relations économiques et géopolitiques sur le continent.
Un engagement renouvelé envers l’Afrique
L’absence de Donald Trump sur le continent durant son mandat avait laissé un vide symbolique, accentuant la perception d’un désintérêt américain pour l’Afrique. Joe Biden entend rectifier cette situation en affirmant que l’Afrique est une priorité stratégique pour les États-Unis. L’Angola, choisi pour cette visite, est un partenaire clé grâce à sa position géographique, ses ressources naturelles (notamment le pétrole et les minerais), et ses réformes économiques en cours.
Le choix de Biden de se rendre en Angola n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une stratégie plus large visant à construire des partenariats basés sur la transparence et la durabilité, tout en répondant aux besoins des pays africains. Ce voyage témoigne d’une volonté claire de rétablir une relation de confiance et d’amitié avec les nations africaines, souvent laissées de côté dans les priorités géopolitiques des précédentes administrations américaines.
Un projet ferroviaire pour rivaliser avec la Chine
L’un des points phares de cette visite est l’annonce d’un projet ferroviaire ambitieux soutenu par les États-Unis. Ce projet, présenté comme une alternative aux infrastructures financées par la Chine, vise à relier des régions clés de l’Angola et potentiellement des pays voisins, facilitant ainsi le commerce intra-africain.
Depuis plusieurs années, la Chine a renforcé son influence en Afrique en finançant des projets massifs dans les secteurs des transports, de l’énergie et des infrastructures. Toutefois, ces investissements sont souvent critiqués pour leur manque de transparence, leurs conditions de remboursement strictes et leur tendance à creuser la dette des pays bénéficiaires. En réponse, l’administration Biden promeut une approche plus équilibrée, en mettant en avant des financements collaboratifs et des normes internationales.
Le projet ferroviaire, soutenu par des entreprises américaines, est conçu pour répondre directement aux besoins locaux tout en créant des emplois et en stimulant le développement économique. Il symbolise également une vision différente des partenariats, axée sur le long terme et les bénéfices mutuels.
Un message stratégique et géopolitique
Au-delà des questions économiques, cette visite revêt une forte dimension géopolitique. La concurrence entre les grandes puissances pour l’influence en Afrique est de plus en plus marquée, et la Chine, avec ses investissements massifs, est devenue un acteur dominant sur le continent. En choisissant l’Angola comme destination, Joe Biden envoie un message clair : les États-Unis sont prêts à renforcer leur présence en Afrique et à offrir des alternatives aux modèles chinois et russes.
Ce déplacement vise également à réaffirmer les valeurs américaines, notamment la démocratie et la gouvernance responsable. L’Angola, en plein processus de réformes économiques et politiques, est présenté comme un exemple de pays cherchant à diversifier ses partenariats et à réduire sa dépendance à la Chine.
Un impact durable pour l’Afrique ?
Si cette visite est largement saluée comme un tournant, son succès dépendra de la capacité des États-Unis à concrétiser leurs promesses. Les pays africains, conscients de leur poids croissant sur la scène internationale, attendent des partenariats qui répondent réellement à leurs priorités, notamment en matière d’infrastructures, de création d’emplois et de lutte contre les changements climatiques.
En Angola, l’accueil de Joe Biden souligne l’importance des relations bilatérales et l’espoir de nouvelles opportunités pour le pays. Si les projets annoncés se concrétisent, cette visite pourrait marquer un tournant décisif dans les relations entre les États-Unis et l’Afrique, tout en rééquilibrant les influences géopolitiques sur le continent.
Joe Biden quitte l’Angola avec un message clair : l’Afrique est un acteur incontournable du XXIe siècle, et les États-Unis entendent jouer un rôle de premier plan dans son avenir.
Times Infos
Par Cédric Baloch.