L’Afrique est aujourd’hui à un carrefour critique de son histoire sanitaire, avec l’émergence d’une nouvelle épidémie qui pourrait rapidement devenir une crise mondiale. La variole du singe, ou Mpox, qui a déjà causé des ravages par le passé, connaît une recrudescence alarmante sur le continent. Au cœur de cette épidémie, la République démocratique du Congo (RDC) se trouve en première ligne, concentrant à elle seule 96 % des cas et 97 % des décès à l’échelle africaine. L’évolution de la situation, marquée par une propagation rapide et un accroissement du nombre de cas, soulève des préoccupations majeures chez les autorités sanitaires et les populations.
Depuis 2022, le nombre de cas de variole du singe en Afrique a explosé. Alors que l’on comptait 7 146 cas en 2022, ce chiffre a plus que doublé en 2023, atteignant 14 957 cas. En 2024, la situation s’est encore aggravée, avec plus de 18 000 cas signalés depuis le début de l’année, touchant désormais au moins 12 pays africains. Cette diffusion géographique rapide démontre la difficulté à contenir le virus et met en lumière les faiblesses des systèmes de santé publique sur le continent, qui peinent à répondre efficacement à une telle crise.
Le caractère particulièrement préoccupant de cette épidémie réside dans l’émergence d’une nouvelle souche du virus, identifiée comme « Clade Ib » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette souche, détectée pour la première fois en RDC, se distingue par une mortalité plus élevée et une transmissibilité accrue par rapport aux variantes précédentes. Selon les experts de l’OMS, « Clade Ib » pourrait provoquer des formes plus graves de la maladie, avec des complications qui compliquent le traitement et augmentent les risques de décès. La propagation de cette souche représente une menace non seulement pour l’Afrique mais pour le monde entier, si des mesures drastiques ne sont pas rapidement mises en place.
Face à cette situation alarmante, l’agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC, a pris des mesures drastiques. Le lundi 12 août 2024, elle a officiellement déclaré « une urgence de santé publique », signalant ainsi la gravité de la crise et la nécessité d’une réponse coordonnée à l’échelle continentale. Cette déclaration vise à mobiliser les ressources, à renforcer les capacités des systèmes de santé, et à intensifier la surveillance et les campagnes de sensibilisation pour contenir l’épidémie avant qu’elle ne prenne une ampleur mondiale.
Les défis auxquels l’Afrique est confrontée dans cette lutte sont immenses. Outre les problèmes d’infrastructures sanitaires souvent insuffisantes, le continent doit faire face à un manque criant de vaccins et de traitements efficaces contre le Mpox. La coopération internationale et l’aide des organisations mondiales de santé seront cruciales pour renforcer les capacités locales et éviter une catastrophe sanitaire d’envergure mondiale.
En conclusion, la nouvelle épidémie de variole du singe en Afrique, exacerbée par la souche « Clade Ib », appelle à une vigilance extrême et à une mobilisation sans précédent. Le temps presse pour contenir cette menace avant qu’elle ne devienne incontrôlable, tant en Afrique que sur le reste du globe. Le monde regarde avec inquiétude, conscient que la bataille contre cette épidémie pourrait bien déterminer l’avenir de la santé publique mondiale.
Times Infos
Par Nancy Nguema.