Le Gabon en quête d’un retour aux traditions : la réaffirmation du mariage entre sexes opposés au cœur de la nouvelle Constitution

Le Gabon, pays à l’histoire et aux traditions profondément enracinées, amorce une nouvelle étape dans son évolution socio-politique avec la révision de sa Constitution. Sous l’impulsion de la gouvernance actuelle dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, le gouvernement se penche sur une série de réformes visant à renforcer les valeurs fondamentales du pays, notamment la protection du mariage entre deux personnes de sexe opposé. Cette révision constitutionnelle marque un tournant décisif dans les débats de société au Gabon, particulièrement en ce qui concerne les valeurs culturelles, religieuses et morales.

Un retour aux valeurs traditionnelles

L’une des propositions phares de cette nouvelle Constitution est l’inscription explicite de la protection du mariage hétérosexuel comme principe fondamental. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de réaffirmer les valeurs traditionnelles gabonaises, perçues par une majorité de la population comme essentielles à la préservation de l’identité nationale. Dans un pays où les croyances religieuses et les coutumes jouent un rôle central, cette initiative fait écho à un besoin ressenti par de nombreux citoyens : celui de protéger l’institution du mariage dans sa forme traditionnelle, jugée cruciale pour la stabilité sociale.

Cette proposition, bien que controversée dans certains cercles progressistes, trouve un écho favorable auprès des défenseurs des valeurs traditionnelles. Pour eux, il s’agit d’un retour à l’essentiel, un rappel des fondements sociaux qui ont façonné le Gabon au fil des décennies. La majorité de la population, pieuse et attachée aux traditions, voit dans cette révision une opportunité de redorer l’image du pays et de réaffirmer des valeurs qu’ils estiment être mises à mal par les influences extérieures et les évolutions sociétales contemporaines.

Un contexte marqué par la dépénalisation de l’homosexualité en 2020

Cette révision constitutionnelle intervient dans un contexte où le Gabon avait surpris le monde en 2020 en devenant l’un des rares pays africains à dépénaliser l’homosexualité. En effet, le 23 juin 2020, la chambre basse du Parlement gabonais avait voté en faveur de la dépénalisation des relations homosexuelles, un texte rapidement adopté par le Sénat le 29 juin, puis signé par le président Ali Bongo le 7 juillet de la même année. Cette décision, bien que saluée à l’international pour son aspect progressiste, avait suscité de vifs débats au sein de la population.

Une large partie de la société gabonaise, ancrée dans des valeurs religieuses et conservatrices, avait vu cette décision comme une atteinte à l’ordre social et aux fondements de la culture gabonaise. La dépénalisation de l’homosexualité avait ainsi cristallisé un débat autour des questions de modernité et de tradition, divisant l’opinion publique entre ceux prônant une ouverture aux droits des minorités et ceux plaidant pour la sauvegarde des coutumes locales.

Une réforme constitutionnelle pour rétablir l’ordre social

Face à cette situation, le projet de révision constitutionnelle actuellement en discussion vise à rétablir une cohérence entre les lois du pays et les valeurs traditionnelles partagées par une majorité de la population. En réaffirmant la primauté du mariage hétérosexuel, le gouvernement gabonais souhaite restaurer un ordre social perçu comme menacé par les évolutions récentes. Cette mesure, qui sera soumise à référendum dans les semaines à venir, pourrait redéfinir les contours de la société gabonaise, en tenant compte des aspirations profondes des citoyens tout en cherchant à ménager un équilibre avec les exigences du monde moderne.

Pour Brice Clotaire Oligui Nguema et son équipe, l’objectif est clair : répondre aux attentes des Gabonais en matière de valeurs et de principes tout en s’assurant que le pays reste un espace de paix sociale. Le référendum à venir constituera un moment crucial pour déterminer dans quelle mesure les citoyens adhèrent à ce retour aux sources et à la redéfinition des priorités nationales.

Un enjeu politique et social majeur

Le choix de remettre en avant la protection du mariage entre personnes de sexe opposé n’est pas uniquement symbolique. Il s’agit d’une question politique, qui touche au cœur même de l’identité nationale et des équilibres sociaux. Les autorités actuelles, en lançant cette initiative, entendent répondre à une demande populaire mais également restaurer une certaine stabilité après des années de turbulences politiques et économiques.

L’issue du référendum annoncée pour les semaines à venir sera décisive. Elle déterminera non seulement l’avenir de la Constitution gabonaise, mais aussi la direction que prendra le pays sur le plan sociétal. Le Gabon, à la croisée des chemins entre modernité et tradition, devra ainsi faire un choix crucial qui définira sa trajectoire pour les décennies à venir.

Conclusion : Vers un avenir partagé entre modernité et tradition

Le débat autour de la révision constitutionnelle et de la protection du mariage entre sexes opposés illustre les tensions qui traversent le Gabon aujourd’hui. D’un côté, une partie de la population appelle à une adaptation aux normes internationales et à une reconnaissance des droits des minorités. De l’autre, la majorité des Gabonais souhaite un retour aux valeurs traditionnelles qui, selon eux, assurent la cohésion sociale et la stabilité du pays.

Alors que le référendum se profile, une question demeure : le Gabon pourrait-il concilier ces deux aspirations et trouver un chemin qui préserve à la fois son identité culturelle et son ouverture au monde moderne ? Le futur proche nous dira si cette révision constitutionnelle parviendra à fédérer le peuple gabonais autour d’un projet commun, respectueux de ses racines tout en prenant en compte les réalités du XXIe siècle.

Times Infos 

Par Nancy Nguema.

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