Le Gabon se prépare à une étape cruciale de son histoire politique avec la convocation officielle du collège électoral pour le référendum constitutionnel prévu le 16 novembre 2024. Cette décision a été entérinée lors du conseil des ministres tenu au Palais du bord de mer à Libreville, sous la présidence du chef de l’État de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Cet événement intervient à la veille de son départ pour Malabo, où il participera au sommet des chefs d’États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Quatre décrets pour encadrer le référendum
Quatre projets de décrets ont été adoptés lors de ce conseil des ministres, chacun visant à garantir un cadre juridique clair et transparent pour l’organisation du scrutin. Ces décrets, pris en application des lois n°20/96 du 15 avril 1996 et n°07/96 du 12 mars 1996, portent respectivement sur les modalités de vote, la convocation du collège électoral, la soumission d’un projet de Constitution à référendum, ainsi que la prestation de serment des membres des commissions électorales.
Le premier décret fixe les modalités de conception des bulletins de vote. Pour simplifier le processus, deux types de bulletins, imprimés sur papier blanc, seront proposés aux électeurs. L’un portera la mention « OUI » pour ceux qui approuvent la nouvelle Constitution, et l’autre, « NON », pour ceux qui s’y opposent. Ce choix binaire clair est essentiel pour une prise de décision nette et sans ambiguïté.
Le second décret convoque formellement le collège électoral pour le 16 novembre 2024. Cette convocation marque une étape décisive dans la préparation du référendum, donnant ainsi le coup d’envoi aux démarches administratives et logistiques nécessaires pour la mise en place des bureaux de vote à travers tout le pays.
Soumission du projet de constitution au référendum
Le troisième décret, d’une importance capitale, soumet le projet de nouvelle Constitution au référendum. Ce texte constitutionnel, dont les détails restent encore à être précisés publiquement, pourrait introduire des changements significatifs dans le paysage politique et institutionnel du Gabon. Ce référendum constitue une opportunité pour le peuple gabonais de se prononcer directement sur l’avenir du cadre constitutionnel du pays, dans un contexte de transition politique amorcé après les récents bouleversements.
Le quatrième et dernier décret régit la prestation de serment des membres des bureaux des commissions électorales locales et consulaires. Cette disposition vise à assurer l’intégrité des opérations électorales en garantissant que chaque membre chargé de superviser le scrutin s’engage solennellement à respecter les principes de neutralité, de transparence et d’équité. Il s’agit d’une étape clé pour renforcer la confiance des électeurs dans le processus référendaire.
Un enjeu majeur pour l’avenir politique du Gabon
Ce référendum s’annonce comme un moment déterminant pour l’avenir du Gabon. Depuis les récentes mutations politiques qui ont marqué le pays, la mise en place d’une nouvelle Constitution pourrait être perçue comme un premier pas vers une redéfinition profonde des institutions nationales. Les réformes constitutionnelles sont souvent des leviers essentiels pour refonder la légitimité politique et renforcer la stabilité institutionnelle. Ainsi, la participation massive et éclairée des électeurs sera un indicateur clé de l’adhésion populaire à ce projet de refonte constitutionnelle.
Brice Clotaire Oligui Nguema, dans son rôle de président de la transition, semble déterminé à conduire le pays vers une nouvelle ère, en garantissant que ce processus se déroule dans les meilleures conditions. En parallèle de ces démarches électorales, son déplacement à Malabo pour le sommet des chefs d’États de la CEMAC démontre l’importance des relations régionales dans le contexte actuel. En effet, les réformes internes du Gabon s’inscrivent dans une dynamique plus large d’intégration et de stabilité régionale.
Vers un référendum sous haute surveillance
Alors que le 16 novembre 2024 approche à grands pas, tous les regards se tournent vers ce référendum historique. Le peuple gabonais aura l’opportunité de s’exprimer sur la nouvelle Constitution, et de choisir s’il approuve ou rejette les réformes proposées. Le bon déroulement de ce scrutin sera essentiel pour renforcer la légitimité du processus de transition en cours. Le cadre juridique et les dispositions organisationnelles déjà mises en place témoignent d’une volonté de transparence et d’impartialité, laissant présager un référendum sous haute surveillance, tant sur le plan national qu’international.
L’évolution de ce processus électoral et les résultats de ce référendum auront sans doute des répercussions profondes sur l’avenir politique et institutionnel du Gabon. La communauté internationale observera avec attention le déroulement de ce moment démocratique, symbole de la souveraineté du peuple gabonais dans la construction de son propre destin.
Times Infos
Par Amir Baron.