Référendum constitutionnel et élections présidentielles 2025 au Gabon : Alain Claude Bilie By Nzé une contestation en marche ?

À l’approche des assises du référendum constitutionnel au Gabon et des élections présidentielles prévues pour 2025, l’échiquier politique gabonais se redessine, et certaines figures clés semblent prêtes à se positionner comme opposants potentiels aux nouvelles orientations prises par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Parmi elles, Alain Claude Bilie By Nzé, ancien Premier ministre sous Ali Bongo, se démarque de plus en plus par ses prises de position critiques, notamment face à la réforme constitutionnelle en préparation.

Si la nouvelle mouture de la constitution proposée par le CTRI ne répond pas à ses attentes ou à ses idéologies, Bilie By Nzé pourrait appeler les Gabonais à voter « non » lors du référendum. Selon plusieurs sources concordantes, l’ancien Premier ministre envisagerait même de se lancer dans la course à la présidence en 2025, alimentant ainsi les spéculations sur ses ambitions politiques à long terme. Mais quelles sont les motivations derrière cette contestation, et que pourrait signifier sa candidature pour l’avenir du Gabon ?

Le référendum constitutionnel : Un enjeu majeur

Le référendum constitutionnel constitue l’un des moments les plus décisifs de la transition dirigée par Oligui Nguema. Il vise à refonder les institutions gabonaises, à redéfinir les règles du jeu politique et à consolider les bases d’un nouveau régime post-Ali Bongo. Cependant, les contours exacts de cette nouvelle constitution sont encore sujets à débat, et certains acteurs politiques, dont Bilie By Nzé, expriment déjà des réserves sur le contenu de ces réformes.

Pour Bilie By Nzé, la crainte semble résider dans une potentielle centralisation accrue du pouvoir autour de l’actuel gouvernement militaire. Il pourrait ainsi percevoir cette nouvelle constitution comme une menace à la démocratie ou à l’équilibre des pouvoirs au Gabon, surtout si elle confère des pouvoirs étendus au chef de l’État ou à l’armée dans les institutions à venir. Ce positionnement lui permet de se poser en défenseur des valeurs démocratiques et de se différencier du CTRI.

En appelant à voter « non » lors du référendum, Bilie By Nzé espère mobiliser une partie de l’opinion publique qui pourrait être sceptique face à une révision constitutionnelle perçue comme trop favorable au pouvoir en place. Ce geste, en plus de marquer son désaccord avec la transition, pourrait aussi servir de tremplin pour une éventuelle candidature présidentielle, en capitalisant sur le mécontentement populaire et en se positionnant comme le principal opposant au projet de réforme.

Une candidature présidentielle en 2025 ?

Outre sa contestation du référendum, des rumeurs circulent quant à la prétention de Bilie By Nzé de se présenter à l’élection présidentielle de 2025. Ce serait une évolution logique de sa stratégie politique : après avoir critiqué les réformes en cours, il pourrait se présenter comme une alternative crédible au pouvoir en place. Bien que cette intention ne soit pas encore officiellement déclarée, elle reflète une dynamique politique en plein mouvement au Gabon.

Sa candidature pourrait polariser la scène politique gabonaise. D’un côté, Bilie By Nzé bénéficie d’une expérience gouvernementale solide, ayant occupé plusieurs fonctions sous le régime Bongo, ce qui lui donne une connaissance approfondie des rouages de l’État. De l’autre, il est également associé à l’ancien système, ce qui pourrait être un handicap face à un électorat désireux de changement après des décennies de gestion par la famille Bongo et ses alliés.

Si l’ancien Premier ministre décide de se présenter, il devra naviguer entre ces deux perceptions contradictoires : tirer profit de son expérience tout en prenant ses distances avec le régime d’Ali Bongo pour se présenter comme un réformateur capable de relever les défis auxquels le Gabon est confronté. Il pourrait également faire face à des candidats issus de la société civile ou du milieu militaire, ce qui pourrait fragmenter l’électorat et rendre la course plus incertaine.

Un positionnement stratégique et idéologique

En contestant la réforme constitutionnelle, Alain Claude Bilie By Nzé semble vouloir marquer son territoire politique et définir clairement son opposition à la transition actuelle. Sa position pourrait s’appuyer sur une critique de l’autoritarisme potentiel du nouveau régime militaire, tout en plaidant pour une plus grande inclusion démocratique et une décentralisation des pouvoirs.

Cependant, il reste à voir si cette opposition sera suffisante pour rassembler un électorat majoritaire. Le soutien populaire dont bénéficie actuellement Oligui Nguema, en raison du coup d’État perçu par certains comme nécessaire pour libérer le pays de l’emprise de l’ancien régime, pourrait jouer contre Bilie By Nzé. De plus, la population gabonaise semble divisée entre ceux qui aspirent à un retour rapide à la démocratie et ceux qui font confiance au CTRI pour restaurer l’ordre avant d’organiser des élections crédibles.

Les défis d’une candidature présidentielle en 2025

Si Bilie By Nzé choisit de se lancer dans la course présidentielle, il devra relever plusieurs défis. Premièrement, il devra convaincre l’électorat qu’il incarne un véritable changement, tout en répondant aux critiques sur son implication dans l’ancien régime. Deuxièmement, il devra proposer un programme cohérent et alternatif à celui du CTRI, en se démarquant des promesses de stabilité et de réforme de l’actuel pouvoir.

Le contexte politique au Gabon reste extrêmement fluide, et de nombreux électeurs pourraient se montrer hésitants face à un retour de figures politiques liées à la dynastie Bongo. Néanmoins, si Billie By Nzé parvient à capter une part importante du vote des mécontents et à fédérer autour de lui une opposition fragmentée, sa candidature pourrait devenir un élément clé de l’élection présidentielle de 2025.

Conclusion : Entre contestation et ambition

Alain Claude Bilie By Nzé semble s’inscrire dans une stratégie politique à double tranchant : d’un côté, il s’oppose aux réformes constitutionnelles portées par le CTRI, et de l’autre, il laisse entrevoir des ambitions présidentielles pour 2025. Son appel potentiel à voter « non » lors du référendum pourrait constituer une première étape dans la construction d’une opposition structurée, face à un pouvoir militaire en quête de légitimité.

Cependant, il devra surmonter des obstacles significatifs, notamment la perception de son rôle dans l’ancien régime et l’éventuelle popularité du gouvernement de transition. Le Gabon entre dans une période charnière de son histoire politique, et la dynamique qui se jouera autour du référendum constitutionnel et des élections présidentielles de 2025 déterminera l’avenir du pays pour les années à venir. Bilie By Nzé pourrait bien en être un acteur central, pour peu qu’il parvienne à mobiliser une large base électorale.

Times Infos

Par Nancy Nguema.

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