Le 21 octobre 2024, le Président de la République sénégalaise, Bassirou Diomaye Faye, a officiellement lancé les États généraux des Transports publics au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD). Cet événement de grande envergure marque le début d’une refonte majeure du secteur des transports, face aux nombreux défis auxquels le Sénégal est confronté, notamment l’insécurité routière, les embouteillages croissants et l’insuffisance des infrastructures. À travers une démarche participative, le gouvernement s’engage à construire un système de transport public plus moderne, plus sûr, et mieux adapté aux besoins économiques et sociaux du pays.
Une insécurité routière alarmante
Lors de son discours d’ouverture, Bassirou Diomaye Faye a pointé du doigt l’insécurité routière comme une priorité nationale. « L’insécurité routière n’est pas une fatalité », a-t-il affirmé avec fermeté, soulignant que les nombreux accidents de la route sont en grande partie dus à des erreurs humaines, ainsi qu’à des insuffisances structurelles. Avec plus de 600 décès sur les routes en 2023, le Président a insisté sur l’importance d’une introspection collective et d’une meilleure éducation aux bonnes pratiques de conduite.
Il a appelé à des mesures rigoureuses, telles que l’introduction d’une réglementation renforcée, l’amélioration des contrôles de sécurité, et la formation des conducteurs. Ce plan d’action vise à responsabiliser à la fois les usagers de la route et les autorités, dans l’optique de faire reculer ces tragédies évitables. Le Président a rappelé que la sécurité des citoyens sur les routes est une priorité non négociable.
Modernisation des infrastructures : Un besoin urgent
L’autre volet central de cette réforme réside dans la modernisation des infrastructures de transport, un domaine dans lequel le Sénégal accuse un retard notable. Les embouteillages permanents dans les grandes villes, notamment à Dakar, ainsi que le manque de connectivité entre les régions constituent des freins au développement économique du pays. Bassirou Diomaye Faye a réitéré la nécessité d’investir massivement dans les infrastructures pour fluidifier la circulation, réduire les temps de trajet et améliorer la productivité.
Des projets ambitieux ont été annoncés, incluant la construction de nouvelles routes, l’élargissement des voies existantes, ainsi que le développement d’un réseau de transport public plus performant. Ces initiatives s’accompagneront d’une meilleure gestion du trafic urbain, avec l’introduction de technologies intelligentes pour optimiser la régulation des flux de véhicules. Le président a également évoqué la réhabilitation du chemin de fer et l’extension du réseau, jugés indispensables pour décongestionner les routes et favoriser le transport de marchandises et de personnes à l’échelle nationale et régionale.
Un système de transport intégré et résilient
L’un des objectifs principaux de ces consultations est de repenser le modèle de transport public en misant sur une intégration des nouvelles technologies. Bassirou Diomaye Faye a insisté sur l’importance de s’inspirer des modèles les plus avancés, en tirant parti des technologies numériques pour améliorer l’efficacité et la sécurité des transports. Cela inclut des systèmes de billetterie électronique, des plateformes de gestion des transports en temps réel, et l’usage des données pour optimiser les réseaux de transport.
Cette approche vise également à rendre le système de transport plus résilient face aux défis climatiques et environnementaux. Le Sénégal souhaite s’engager dans la voie du transport durable, en favorisant notamment l’électrification des bus et l’extension des pistes cyclables. Le développement de moyens de transport écologiques permettra non seulement de réduire l’empreinte carbone, mais aussi d’améliorer la qualité de vie des citoyens.
Vers une réforme inclusive et participative
L’un des aspects les plus innovants de ces États généraux réside dans l’accent mis sur le dialogue inclusif. Le président a insisté sur l’importance de consulter toutes les parties prenantes, y compris les syndicats de transporteurs, les associations de consommateurs, les autorités locales, ainsi que les experts en urbanisme et mobilité. Cette concertation nationale a pour ambition de définir une feuille de route claire et précise, qui puisse être mise en œuvre de manière durable et en phase avec les besoins réels des populations.
Bassirou Diomaye Faye a souligné que cette réforme des transports publics ne concerne pas uniquement le secteur des infrastructures, mais qu’elle s’inscrit dans un plan plus large de développement économique. Un réseau de transport public efficace et moderne contribuera à renforcer la compétitivité du Sénégal sur le plan régional et international, tout en facilitant les échanges commerciaux et en dynamisant le tourisme.
Un développement régional et sous-régional
Le Président a conclu son discours en évoquant la dimension régionale de cette réforme, avec la volonté de faire du Sénégal un hub de transport en Afrique de l’Ouest. Le développement des corridors ouest-africains, reliant les pays voisins via des infrastructures modernes, fait partie intégrante de cette stratégie. L’amélioration des liaisons terrestres, ferroviaires et maritimes avec les pays limitrophes comme le Mali, la Gambie ou encore la Guinée-Bissau, est considérée comme un levier clé pour stimuler le commerce et favoriser l’intégration régionale.
En définitive, les États généraux des Transports publics constituent une étape cruciale pour l’avenir du Sénégal. Avec une vision ambitieuse, des solutions concrètes, et un engagement politique fort, Bassirou Diomaye Faye entend réinventer le système de transport sénégalais pour en faire un moteur de développement durable et inclusif.
Times Infos
Par Pap Ndiaye.