Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a tranché : Samuel Eto’o, président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), est officiellement réintégré comme candidat aux élections du Comité Exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF). Cette décision, qui annule celle du Comité Exécutif de la CAF du 25 janvier 2025, redistribue les cartes à quelques jours seulement de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 12 mars. Un véritable camouflet pour l’instance dirigeante du football africain et un rebondissement majeur dans la gouvernance du sport roi sur le continent.
Un bras de fer juridique qui expose les failles de la CAF
L’affaire Eto’o met en lumière les tensions et les luttes d’influence qui gangrènent la CAF. En déclarant l’ancien attaquant inéligible, l’instance dirigée par Patrice Motsepe invoquait des infractions éthiques présumées et des décisions disciplinaires antérieures. Mais pour le TAS, ces motifs ne justifiaient pas une exclusion du processus électoral.
Ce revers met en évidence une réalité troublante : la CAF peine à faire respecter ses propres décisions face aux recours juridiques. Cette affaire rappelle d’autres épisodes où le TAS a annulé des décisions de la CAF, fragilisant ainsi son autorité. Comment une institution censée réguler le football africain peut-elle se voir contredite aussi frontalement par une juridiction externe ? Ce précédent soulève une question plus large sur la gouvernance de la CAF et sa capacité à imposer des règles crédibles et respectées.
Samuel Eto’o : symbole d’un football africain en quête de leadership ?
Pour ses partisans, cette victoire au TAS n’est pas seulement celle d’un homme, mais celle d’un symbole. Samuel Eto’o incarne une nouvelle génération de dirigeants sportifs africains, ambitieuse et désireuse de moderniser la gestion du football sur le continent. Depuis son élection à la tête de la FECAFOOT en 2021, il a multiplié les initiatives pour professionnaliser le football camerounais, malgré de nombreuses polémiques et résistances internes.
Son retour dans la course au Comité Exécutif de la CAF le positionne comme un acteur incontournable des réformes à venir. Mais derrière cette image de leader réformateur, Eto’o traîne aussi des casseroles : accusations de gestion opaque, tensions avec le ministère camerounais des Sports et conflits internes à la FECAFOOT. Sa candidature relance ainsi le débat sur la capacité des ex-footballeurs à administrer efficacement les instances sportives, un défi majeur pour l’avenir du football africain.
Quel avenir pour la CAF après ce coup de tonnerre ?
L’annulation de l’exclusion de Samuel Eto’o pose une autre question fondamentale : la CAF acceptera-t-elle cette décision sans résistance, ou cherchera-t-elle d’autres moyens pour contrer cette candidature qui divise ? Si l’Assemblée Générale Extraordinaire du 12 mars valide la présence de l’ancien international camerounais sur la liste des candidats, il devra affronter un environnement politique complexe, où alliances et coups bas sont monnaie courante.
Cette affaire met surtout en exergue un problème profond : la CAF est-elle une institution forte et indépendante, ou reste-t-elle un terrain de luttes d’influence où les décisions sont contestées à chaque étape ? Le football africain a besoin d’une gouvernance crédible, transparente et tournée vers l’avenir.
En définitive, l’affaire Samuel Eto’o est plus qu’un simple rebondissement électoral.
Times Infos
Par Cédric Baloch.