Sénégal : Un pouvoir obsédé par les règlements de comptes, au détriment de l’avancement national

Le gouvernement Sonko-Faye, qui s’était présenté comme le porteur d’un changement historique au Sénégal, semble aujourd’hui englué dans des luttes politiques et des querelles personnelles. Alors que le pays fait face à des défis socio-économiques majeurs, l’administration en place consacre une partie importante de ses efforts à régler des comptes avec des figures comme Barthélemy Dias, Madiambal Diagne, et Adama Gaye. Cette dérive révèle une gouvernance davantage préoccupée par la gestion de son image et la neutralisation de ses détracteurs que par la mise en œuvre d’un véritable programme de développement.

Une obsession pour l’adversité politique : des priorités détournées

Au lieu de concentrer son énergie sur des questions vitales comme le chômage des jeunes, les infrastructures de santé ou la précarité rurale, le gouvernement semble avoir choisi la voie des vendettas politiques. Barthélemy Dias, maire de Dakar et critique influent du régime, est devenu une cible récurrente. En multipliant les accusations et les pressions judiciaires contre lui, le pouvoir semble chercher à l’affaiblir politiquement, mais ces attaques ont paradoxalement renforcé son aura auprès d’une partie de la population, qui voit en lui une victime d’un système répressif.

Adama Gaye, connu pour ses critiques virulentes du pouvoir en place, et Madiambal Diagne, une voix incontournable dans le paysage médiatique, subissent également une campagne de discrédit. Ces attaques révèlent une peur de la dissidence intellectuelle et médiatique, dans un contexte où la parole critique est de plus en plus perçue comme une menace. Plutôt que de promouvoir un débat d’idées, le gouvernement Sonko-Faye semble déterminé à museler toute opposition, ce qui constitue une dérive autoritaire inquiétante.

Un peuple délaissé face à des défis immenses

Pendant que le pouvoir se perd dans des règlements de comptes, les Sénégalais continuent de souffrir d’une économie en stagnation et d’une gouvernance déconnectée de leurs réalités. Le taux de chômage des jeunes restes alarmant, les infrastructures de santé sont insuffisantes, et l’accès à une éducation de qualité demeure un luxe pour de nombreuses familles.

Les inondations répétées dans certaines régions, dues à un manque de planification urbaine, et la hausse du coût de la vie exacerbent les frustrations. Ces crises nécessitent une action gouvernementale urgente, mais l’attention semble détournée par des querelles politiques qui n’apportent rien de constructif.

La montée d’une opposition fragmentée mais déterminée

Face à ce contexte, des figures comme Barthélemy Dias, Adama Gaye et Madiambal Diagne émergent comme des symboles d’une opposition fragmentée, mais déterminée à dénoncer les failles du régime. Si leur influence politique n’est pas homogène, leur capacité à exposer les incohérences du pouvoir pourrait galvaniser une partie de l’opinion publique et ouvrir la voie à un nouveau leadership politique.

Cependant, l’opposition doit elle aussi éviter l’écueil de la critique stérile. Pour réellement menacer le pouvoir en place, elle devra structurer un discours cohérent, axé sur des solutions concrètes aux problèmes des Sénégalais. Une alliance entre ces différents acteurs pourrait former un contre-pouvoir significatif, mais cela nécessite une mise de côté des égos et des rivalités personnelles.

Un leadership en crise : quel avenir pour le régime Sonko-Faye ?

Le gouvernement Sonko-Faye semble prisonnier de ses propres contradictions. Porté au pouvoir par une volonté de changement, il incarne aujourd’hui les pratiques qu’il avait promis d’abandonner : l’autoritarisme, la personnalisation du pouvoir et le mépris pour les voix dissidentes. Cette situation risque d’éroder rapidement la confiance populaire, si elle ne l’a pas déjà fait.

Pour sortir de cette impasse, le régime doit impérativement se recentrer sur les priorités nationales. La mise en œuvre de politiques publiques inclusives, le renforcement de la transparence et l’ouverture à un dialogue national pourraient non seulement apaiser les tensions, mais aussi restaurer une partie de sa légitimité.

Conclusion : une gouvernance en décalage avec les attentes populaires

Le Sénégal se trouve à un carrefour critique. La gouvernance actuelle, obsédée par des règlements de comptes politiques, s’éloigne des aspirations d’un peuple qui réclame justice sociale, prospérité économique et stabilité politique. Si le régime Sonko-Faye ne réoriente pas ses priorités vers des actions concrètes pour le bien-être des Sénégalais, il risque de s’isoler davantage et de renforcer les figures de l’opposition qu’il cherche à affaiblir. La politique spectacle ne peut se substituer à une gouvernance efficace, et le temps presse pour éviter un effondrement de la confiance citoyenne.

Times Infos 

Par Mbak Ndèye.

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