Les 10 et 11 février 2025, Paris accueillera le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle, un événement stratégique visant à réunir les acteurs clés de la tech mondiale, les représentants d’États et les organisations internationales. L’Afrique, qui connaît une croissance exponentielle dans le domaine du numérique et de l’intelligence artificielle, sera représentée par plusieurs figures de premier plan. Cette participation africaine met en lumière l’ambition du continent de jouer un rôle majeur dans l’IA et de s’imposer comme un acteur incontournable de l’innovation technologique.
Une présence africaine remarquée
Le sommet verra la participation de hauts responsables et experts africains de premier plan, à l’image d’Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre de l’Économie Numérique et de la Digitalisation du Bénin, et Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique du Sénégal. Leur présence souligne l’intérêt croissant des gouvernements africains pour les avancées technologiques et leur volonté d’intégrer l’intelligence artificielle dans les politiques publiques.
À leurs côtés, Lacina Koné, directeur général et PDG de Smart Africa, interviendra pour défendre une vision panafricaine du développement numérique. Smart Africa, initiative regroupant plus de 30 pays du continent, œuvre pour une transformation numérique inclusive et durable, avec l’IA comme levier stratégique.
L’Afrique, un laboratoire d’innovations en IA
Le sommet de Paris sera également l’occasion de mettre en avant des projets concrets portés par l’Afrique. Parmi eux, le projet « Stratégie nationale IA Sénégal », soutenu par Expertise France, ambitionne d’intégrer l’intelligence artificielle dans les infrastructures du pays. Ce programme vise à améliorer la gouvernance, optimiser les services publics et renforcer la souveraineté technologique du Sénégal face aux géants du numérique.
En outre, le Forum de Paris sur la Paix a sélectionné 50 projets innovants liés à l’IA, dont 10 issus du continent africain. Ces initiatives, souvent portées par des start-ups et des centres de recherche, se concentrent sur des domaines cruciaux tels que :
- L’assistance aux personnes aveugles et malvoyantes grâce à des algorithmes de reconnaissance visuelle ;
- La lutte contre la violence numérique avec des systèmes de détection et de modération automatisés ;
- Le dépistage du cancer du col de l’utérus via des solutions d’IA permettant une analyse plus rapide et plus précise des tests médicaux.
Vers une IA éthique et inclusive ?
Un des enjeux majeurs du sommet réside dans l’adoption de régulations éthiques et inclusives de l’intelligence artificielle. Les pays africains plaident pour un cadre de développement qui prenne en compte les réalités socio-économiques du Sud et évite la reproduction des inégalités numériques. La question de la souveraineté des données, sujet central pour l’Afrique, sera également abordée.
En effet, alors que l’intelligence artificielle repose sur la collecte et l’analyse massive de données, plusieurs États africains expriment des préoccupations quant à la protection des informations personnelles et stratégiques face aux grandes puissances technologiques.
Un tournant pour l’IA africaine
Ce sommet représente une opportunité unique pour l’Afrique de démontrer son dynamisme et son potentiel dans le domaine de l’intelligence artificielle. Longtemps considérée comme un simple marché d’adoption des technologies étrangères, l’Afrique entend désormais imposer son leadership en matière d’innovation et d’applications de l’IA adaptées aux besoins locaux.
Avec des investissements croissants, des talents émergents et une prise de conscience des enjeux liés à l’intelligence artificielle, le continent s’inscrit de plus en plus dans la compétition technologique mondiale. Paris pourrait ainsi marquer un tournant décisif pour l’IA africaine et renforcer son rôle dans la construction d’une intelligence artificielle responsable, équitable et durable.
Times Infos
Par Amir Baron.