Tensions commerciales : Le Zimbabwe riposte à Trump en levant les droits de douane sur les produits américains

Harare, Zimbabwe –Dans une annonce inattendue ce samedi, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a déclaré la suspension immédiate de tous les droits de douane sur les marchandises importées des États-Unis. Cette décision intervient quelques jours seulement après que l’ancien président américain Donald Trump, dans une manœuvre controversée, a imposé des droits de 18 % sur les produits originaires du Zimbabwe.

Un geste diplomatique ou un acte de défi ?

Alors que la plupart des pays auraient répondu par des mesures de représailles commerciales, la démarche de Mnangagwa tranche avec les usages traditionnels de la diplomatie économique. Selon le chef de l’État zimbabwéen, cette suspension des taxes vise à « démontrer l’ouverture du Zimbabwe au commerce équitable et au dialogue économique, même face à des politiques hostiles ». Cette déclaration laisse entendre que Harare cherche davantage à désamorcer les tensions qu’à les amplifier, dans un contexte où les économies africaines peinent à se relever des effets post-pandémie et de l’instabilité des marchés mondiaux.

Les enjeux derrière les sanctions américaines

L’annonce de Donald Trump, revenu sur la scène politique avec un discours protectionniste renforcé, a surpris les observateurs. L’instauration de droits de douane à hauteur de 18 % sur les produits zimbabwéens a été perçue comme une attaque directe à l’égard d’un pays dont les échanges commerciaux avec les États-Unis restent pourtant marginaux. Certains analystes y voient une stratégie politique visant à renforcer son image de fermeté envers les économies perçues comme compétitives ou non alignées sur les intérêts américains.

Une économie zimbabwéenne en quête de partenaires

Pour le Zimbabwe, cette levée des droits de douane est aussi une manière de relancer son attractivité commerciale. Confrontée à une inflation chronique, à une instabilité monétaire et à un isolement partiel sur la scène internationale, l’économie zimbabwéenne a besoin d’alliances stratégiques et d’investissements étrangers. En facilitant l’accès des produits américains à son marché, Harare espère séduire des investisseurs, stimuler la consommation et envoyer un signal fort aux autres partenaires potentiels.

Une posture symbolique mais risquée

Toutefois, certains experts mettent en garde contre les effets d’une ouverture unilatérale : sans mécanismes de protection, l’arrivée massive de produits américains pourrait fragiliser les industries locales, déjà sous pression. « Le Zimbabwe prend un risque économique considérable. S’il n’y a pas de contrepartie claire des États-Unis, cette décision pourrait faire plus de mal que de bien », explique un économiste de l’Université du Cap.

Vers un apaisement ou une nouvelle escalade ?

Reste à savoir si cette main tendue de Mnangagwa trouvera un écho favorable à Washington. Le gouvernement américain n’a pas encore officiellement réagi à cette décision. L’enjeu pour les deux pays est désormais de sortir de cette impasse sans nuire à leurs intérêts économiques respectifs. Pour le Zimbabwe, il s’agit aussi de prouver que l’Afrique peut répondre avec stratégie et maturité à la pression des grandes puissances.

Times Infos 

Par Patrick Kindé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *