Le climat social au sein de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) au Gabon connaît une dégradation rapide et inquiétante. Les tensions entre les travailleurs et la direction de l’entreprise, dirigée par l’Administrateur directeur général (ADG) Léod Paul Batolo, ont atteint un point critique, poussant les syndicats à déposer un préavis de grève. Ce geste fort traduit le mécontentement grandissant des employés face à une série de griefs qu’ils imputent à la gestion actuelle.
Le préavis de grève, déposé par le Collectif des Syndicats de l’entreprise, est le résultat de deux assemblées générales organisées les 13 et 14 août 2024 à Owendo et Moanda. Ce collectif regroupe plusieurs syndicats influents, notamment le Syltrac, la Sylvia, le Synatiex, le Synac, le Smic et le Strimm. Ensemble, ils représentent la voix d’une majorité des travailleurs de la COMILOG, exprimant ainsi une contestation unifiée contre l’administration en place. Cette mobilisation témoigne de l’ampleur des frustrations accumulées, principalement dirigées contre l’ADG Batolo.
Parmi les griefs soulevés par les syndicats, l’un des plus importants concerne le non-respect des résolutions issues du dialogue social de 2020. Ce dialogue, censé apporter des solutions aux tensions antérieures, est aujourd’hui considéré par les syndicats comme un échec, en raison de l’absence de mise en œuvre concrète des accords convenus. Les travailleurs estiment que la direction a manqué à ses engagements, exacerbant ainsi les tensions déjà palpables.
En outre, les syndicats dénoncent des violations flagrantes des textes régissant le travail au Gabon. L’ordonnance 020/2007 et la directive 00919 du ministre du Travail de 2008, qui encadrent la mise à disposition du personnel, auraient été bafouées par la direction. Ces violations sont perçues comme une atteinte aux droits des travailleurs, créant un climat de méfiance et d’insécurité au sein de l’entreprise. Ces manquements ont également conduit à des licenciements abusifs, une pratique que les syndicats jugent inacceptable.
Face à cette situation, les syndicats de la COMILOG ont pris la décision de recourir à la grève, un moyen de pression qu’ils espèrent décisif pour obtenir des changements. Parmi leurs revendications, le limogeage de l’ADG Léod Paul Batolo apparaît comme une priorité. Pour eux, son départ est essentiel pour restaurer la confiance et permettre une gestion plus respectueuse des droits des travailleurs. En attendant, la menace de la grève plane, risquant de paralyser une entreprise clé pour l’économie gabonaise si les revendications ne sont pas prises en compte rapidement.
Times Infos
Par Amir Baron.