Vers un retour en caserne dès ce mois de mai 2025 après l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema qui aura lieu le 03 mai dans la commune sœur de Libreville, à Akanda, précisément au Stade Sino-Gabonais. Au cœur des cercles politiques et institutionnels gabonais, une rumeur persistante agite les esprits : les délégués spéciaux issus des Forces de défense et de sécurité (FDS), déployés dans les mairies à travers le pays depuis le début de la Transition, pourraient être rappelés dans leurs casernes dans les jours à venir. Si l’information reste encore au conditionnel, elle suscite déjà de nombreuses réactions et interrogations sur l’avenir de l’administration municipale au Gabon.
Une présence militaire en voie de dissolution
Depuis le 30 août 2023, date du coup d’État ayant renversé le régime d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon est dirigé par un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) placé sous la houlette du général Brice Clotaire Oligui Nguema. Pour encadrer la gestion des collectivités locales dans un climat de restauration de l’ordre, des militaires et policiers avaient été nommés délégués spéciaux à la tête des mairies, remplaçant les anciens élus. Cette présence armée dans les institutions civiles visait à stabiliser les administrations et éviter tout vide de pouvoir.
Cependant, avec l’élection présidentielle récemment organisée — et largement remportée par Oligui Nguema avec 94,85 % des voix — une nouvelle ère semble s’ouvrir. Celle de la transition touche à sa fin, et avec elle, les fonctions exceptionnelles accordées aux FDS pourraient également être levées.
Deux dates clés : 27 avril et 3 mai
Les prochaines étapes du processus de sortie de transition sont déjà connues. Le 27 avril 2025, la Cour constitutionnelle proclamera officiellement les résultats définitifs du scrutin présidentiel. Puis, le 3 mai, Brice Clotaire Oligui Nguema prêtera serment en tant que président de la République gabonaise, désormais légitimé par les urnes.
Ces deux événements symboliques et institutionnels viendront marquer la clôture formelle de la période de transition entamée près de deux ans plus tôt. À partir de là, tout porte à croire que les institutions républicaines reprendront progressivement leur configuration normale, notamment au niveau local.
Un retour progressif à la gouvernance civile ?
Le départ annoncé — bien que non encore acté — des délégués spéciaux militaires serait un signe fort du retour à une gouvernance civile et décentralisée. Il ouvrirait la voie à l’organisation de futures élections locales, permettant ainsi aux citoyens gabonais de désigner à nouveau leurs maires et conseillers municipaux, conformément à la Constitution.
Toutefois, la question reste posée : le retrait des militaires se fera-t-il de manière ordonnée et dans tous les départements simultanément ? Quelles garanties seront mises en place pour assurer la continuité des services publics et éviter un vide administratif ? Autant de points sur lesquels les autorités de la transition, encore en place pour quelques jours, restent silencieuses.
Une transition à surveiller jusqu’au bout
Alors que le Gabon entre dans une phase cruciale de son histoire récente, marquée par une volonté affichée de rupture avec les anciennes pratiques, cette mesure — si elle se concrétise — pourrait illustrer un engagement fort du pouvoir en place à restaurer un fonctionnement démocratique des institutions.
Mais pour l’instant, l’information reste officieuse. Le peuple gabonais, les observateurs internationaux et les acteurs politiques restent dans l’attente d’une confirmation officielle. Une chose est certaine : mai 2025 s’annonce comme un tournant décisif dans le processus de normalisation de la vie politique et institutionnelle gabonaise.
Affaire à suivre de très près…
Times Infos
Par Amir Baron.