Présidentielle 2025 au Gabon : Oligui Nguema en campagne offensive pour « reconstruire le rêve gabonais »

À six jours d’un scrutin présidentiel historique, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, multiplie les déplacements sur l’ensemble du territoire national. Objectif : convaincre les Gabonais qu’il est l’homme de la situation, capable de transformer la transition en tremplin vers une nouvelle ère de stabilité, de justice sociale et de développement équitable.

Une campagne électorale rythmée et stratégique

Depuis le coup d’envoi officiel de la campagne, Oligui Nguema n’a cessé de battre campagne dans les neuf provinces du pays. De Libreville à Oyem, de Mouila à Franceville, il va à la rencontre des populations, écoutant les doléances, palpant le réel, tout en exposant son programme politique. Sa méthode : la proximité, le discours clair et la mise en valeur des actes déjà posés durant la transition.

Avec pour slogan non officiel « Reconstruire le rêve gabonais », le général-président présente un programme structuré autour de 15 axes majeurs qui, selon lui, répondent aux attentes profondes des populations. Ces axes touchent à la vie quotidienne des citoyens : accès au logement, création massive d’emplois, réforme du système de santé, encouragement à l’entrepreneuriat, sécurité sociale pour tous, développement des infrastructures dans toutes les provinces, lutte contre la vie chère, et surtout, gabonisation des postes clés dans les secteurs publics et privés.

Bilan de la transition : levier ou handicap ?

Durant la période de transition entamée après l’éviction du régime Bongo, Oligui Nguema a mis en place plusieurs chantiers que ses partisans qualifient de “fondamentaux”. On cite notamment la réforme de l’armée, la reprise du dialogue avec les partenaires internationaux, la moralisation de la vie publique, ainsi que certaines avancées sociales telles que la baisse des prix sur certains produits de première nécessité.

Mais l’homme fort du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) devra convaincre qu’il peut faire plus dans un cadre républicain et démocratique. Certains observateurs notent que la transition, bien qu’apaisante, a également connu des lenteurs dans la mise en œuvre de certaines promesses, en particulier sur le plan de la gouvernance économique et de la transparence.

Une volonté affichée de rupture avec le passé

“Nous voulons tourner définitivement la page des injustices, de la corruption et du désespoir. Le peuple mérite un Gabon réconcilié avec lui-même, debout, fier et prospère”, a déclaré Oligui Nguema lors d’un meeting tenu à Port-Gentil. Il appelle les électeurs à lui accorder un mandat clair pour continuer le travail amorcé et accélérer les réformes.

Face à sept autres candidats, l’ancien commandant de la Garde républicaine apparaît comme le favori, tant par sa notoriété que par la structure qu’il a su bâtir autour de sa candidature. Toutefois, il devra affronter les critiques liées à son double statut de président sortant et de candidat, dans un contexte où l’équité du processus électoral est scrutée de près par la société civile et la communauté internationale.

Le compte à rebours est lancé

Le 12 avril, les Gabonais se rendront aux urnes pour choisir celui ou celle qui guidera la nation dans un contexte post-transition. Ce rendez-vous avec l’histoire marquera, selon beaucoup, le véritable test démocratique du pays après des décennies de gouvernance autoritaire.

Oligui Nguema veut croire qu’il est le catalyseur d’un nouvel espoir. À lui de convaincre que sa candidature est plus qu’une continuité du pouvoir militaire : une passerelle vers un Gabon plus juste, plus inclusif, et résolument tourné vers l’avenir.

Times Infos 

Par Amir Baron.

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