Alors que le Gabon se remet à peine des bouleversements politiques survenus en 2023, le pays pourrait connaître une nouvelle page de son histoire avec l’annonce probable d’une élection présidentielle anticipée fixée au 22 mars 2025. Cette décision, qui reste à être officialisée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), suscite déjà des débats intenses au sein de la classe politique et dans l’opinion publique.
Une révision du calendrier électoral
La date initiale de l’élection présidentielle, prévue pour août 2025, pourrait être avancée de cinq mois, selon plusieurs sources fiables, dont Jeune Afrique. Ce bouleversement, qui s’inscrit dans le cadre de la transition en cours, viserait à accélérer le retour à un ordre constitutionnel normal. Cependant, cette annonce intervient dans un contexte où les institutions gabonaises sont en plein processus de réforme.
Les deux chambres du Parlement, réunies depuis le 10 janvier 2025, ont jusqu’au 20 janvier pour statuer sur les amendements définitifs du nouveau code électoral. En parallèle, la révision des listes électorales, entamée le 2 janvier, se poursuivra jusqu’au 31 janvier. Ces démarches administratives, bien que nécessaires, sont perçues comme précipitées par certains acteurs politiques.
Une décision qui divise
La perspective d’un scrutin anticipé suscite des réactions contrastées. Les anciens barons du régime d’Ali Bongo dénoncent un manque de respect pour la feuille de route initiale du CTRI. Ils accusent l’actuel président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, de vouloir précipiter l’échéance électorale pour servir ses propres ambitions politiques.
En revanche, d’autres voix saluent cette décision comme un signal fort en faveur de la démocratie. Avancer les élections permettrait, selon eux, de tourner rapidement la page de la transition et de restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Une candidature encore floue
Bien que Brice Clotaire Oligui Nguema n’ait pas encore officialisé sa candidature, de nombreux observateurs estiment qu’il sera l’un des principaux protagonistes de cette élection. Sa popularité, bâtie sur sa gestion de la transition, pourrait jouer en sa faveur, même si des critiques émergent quant à son respect des engagements pris après le coup d’État d’août 2023.
Quels enjeux pour le Gabon ?
Si la date du 22 mars 2025 est confirmée, elle marquera un moment crucial pour l’avenir du Gabon. Le pays devra démontrer sa capacité à organiser un scrutin crédible dans un délai réduit, tout en garantissant une participation électorale massive et transparente. Les défis logistiques, liés notamment à la finalisation des listes électorales et à l’éducation des électeurs sur les nouvelles règles, seront immenses.
Par ailleurs, cette échéance anticipée testera la maturité politique des différents acteurs en compétition. Une campagne électorale sereine et respectueuse des règles démocratiques pourrait redorer l’image du Gabon sur la scène internationale.
Une annonce imminente
Le suspense reste entier, mais une confirmation officielle de cette date est attendue dans les prochains jours. Quelle que soit l’issue, l’élection présidentielle de 2025 s’annonce comme un tournant décisif dans l’histoire politique du Gabon.
Avec cette décision, le pays semble vouloir montrer qu’il est prêt à relever le défi de la transition, malgré les tensions et les incertitudes qui persistent. Une chose est sûre : le 22 mars, si cette date est maintenue, le Gabon pourrait bien vibrer au rythme d’une élection aux enjeux historiques.
Times Infos
Par Amir Baron.