Grève de la faim au Gabon : les jeunes réclament la candidature d’Oligui Nguema à la présidentielle anticipée

Depuis quelques jours, une mobilisation inédite secoue le Gabon. Un groupe de jeunes a entamé une grève de la faim illimitée pour exiger que le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition depuis le coup d’État du 30 août 2023, se déclare candidat à l’élection présidentielle anticipée prévue le 12 avril 2025. Les slogans sont sans équivoque : « Oligui Président, sinon on meurt » scandent les manifestants, déterminés à faire entendre leur voix.

Un engouement populaire autour d’Oligui Nguema

Depuis son accession au pouvoir, Oligui Nguema s’est illustré par des réformes ambitieuses visant à assainir les finances publiques, restaurer la confiance institutionnelle et redonner espoir à une population éprouvée par des années de gouvernance jugée inefficace. Ces mesures ont suscité un large soutien au sein de la population, qui voit en lui une figure d’autorité capable de redresser le pays.

Pour beaucoup, le Général Oligui incarne un renouveau politique. Face à une classe politique souvent perçue comme compromise ou dépassée, son leadership durant la transition a été salué, bien que des critiques pointent des dysfonctionnements dans la gestion administrative et un ralentissement dans l’application de certaines réformes promises.

Une mobilisation nationale : de la rue aux actions symboliques

La grève de la faim des jeunes n’est que la pointe émergée de l’iceberg. Depuis plusieurs semaines, des manifestations pacifiques, des motions de soutien et des campagnes sur les réseaux sociaux appellent le chef de la transition à briguer la magistrature suprême. Ces actions traduisent un réel engouement populaire mais soulèvent également des questions sur l’avenir de la transition.

Si cette mobilisation est le signe d’une adhésion massive, elle révèle également une impatience au sein d’une population qui aspire à des changements concrets. En se focalisant sur la figure d’Oligui Nguema, les manifestants expriment leur méfiance envers d’autres figures politiques issues du régime déchu ou considérées comme inaptes à répondre aux défis actuels.

Le dilemme d’Oligui Nguema : répondre ou résister à l’appel du peuple ?

Face à cet engouement, le Général Oligui Nguema maintient un silence stratégique. Jusqu’à présent, il n’a laissé filtrer aucune indication quant à une éventuelle candidature. Cette posture intrigue et alimente les spéculations. Certains observateurs estiment qu’il pourrait utiliser cette attente pour renforcer son aura politique, tandis que d’autres voient dans ce silence une hésitation liée à son engagement initial de conduire une transition neutre et apolitique.

Si Oligui Nguema choisit de se porter candidat, il s’exposera à des critiques sur sa sincérité et sur le respect des principes de la transition. En revanche, refuser cette sollicitation pourrait être perçu comme un acte d’intégrité, renforçant son image de leader désintéressé, fidèle à ses engagements.

Les implications pour le futur politique du Gabon

L’enjeu dépasse de loin la simple question de la candidature d’Oligui Nguema. Sa décision sera déterminante pour l’avenir du Gabon. Une éventuelle participation à l’élection présidentielle pourrait redéfinir les contours du paysage politique national et marquer une rupture avec les pratiques du passé.

Cependant, cette mobilisation populaire, bien qu’intense, ne reflète pas nécessairement l’opinion unanime des Gabonais. Des voix critiques s’élèvent pour rappeler les limites du bilan de la transition et insister sur l’importance d’un processus démocratique ouvert à toutes les forces politiques.

La question demeure donc ouverte : le Général Oligui Nguema cédera-t-il à la pression populaire pour entrer dans l’arène électorale, ou choisira-t-il de rester fidèle à son engagement initial de conduire une transition apolitique ? Sa réponse, attendue avec impatience, pourrait bien façonner l’histoire politique du Gabon pour les années à venir.

Times Infos 

Par Amir Baron.

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