Lutte contre le VIH/SIDA : l’ONUSIDA alerte sur les conséquences d’un retrait de l’aide américaine

La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a tiré la sonnette d’alarme sur les risques d’une réduction ou d’un arrêt de l’aide américaine à la lutte contre le VIH/SIDA. « Si les États-Unis ne continuent pas de nous donner l’aide, nous allons assister à une recrudescence du VIH/SIDA (…) Cela coûtera des vies humaines », a-t-elle déclaré avec gravité. Cette déclaration intervient dans un contexte où le financement des programmes internationaux de santé est remis en question par les débats budgétaires aux États-Unis.

Depuis sa création en 2003, le PEPFAR (President’s Emergency Plan for AIDS Relief), principal programme américain de lutte contre le VIH/SIDA, a permis de sauver des millions de vies en finançant l’accès aux traitements antirétroviraux et en soutenant des initiatives de prévention à travers le monde. Or, des incertitudes pèsent aujourd’hui sur le renouvellement de ce financement, ce qui suscite de vives inquiétudes au sein des organisations internationales et des pays bénéficiaires.

Un risque de recrudescence du VIH/SIDA

L’ONUSIDA estime que l’arrêt ou la réduction de l’aide américaine pourrait entraîner une augmentation significative des nouvelles infections et des décès liés au VIH/SIDA, notamment en Afrique subsaharienne, où près de 25,6 millions de personnes vivent avec le virus. Les financements américains couvrent une large part des traitements antirétroviraux administrés aux patients les plus vulnérables. Sans ce soutien, des millions de malades risquent de se retrouver sans accès aux soins, menaçant directement les progrès réalisés ces dernières décennies.

Selon les données de l’ONUSIDA, la mortalité liée au VIH/SIDA a chuté de 69 % depuis 2004, grâce aux traitements et aux programmes de prévention financés en grande partie par les États-Unis. Une baisse du soutien financier pourrait briser cette dynamique et provoquer un retour en arrière catastrophique, remettant en cause l’objectif d’éradication du VIH/SIDA d’ici 2030, fixé par l’ONU.

Un enjeu mondial au-delà des États-Unis

Si la menace de retrait de l’aide américaine inquiète, elle pose aussi la question d’une plus grande mobilisation de la communauté internationale. Plusieurs experts en santé publique appellent les autres grandes puissances économiques, comme l’Union européenne ou la Chine, à renforcer leurs contributions aux programmes de lutte contre le VIH/SIDA afin d’éviter une dépendance excessive à un seul bailleur de fonds.

L’ONUSIDA insiste également sur la nécessité d’une responsabilité accrue des États touchés, en augmentant leurs budgets nationaux consacrés à la lutte contre l’épidémie. « Nous devons renforcer les systèmes de santé et assurer un financement pérenne, sans quoi nous risquons de perdre les acquis durement gagnés », a souligné Winnie Byanyima.

Un appel à l’engagement politique et financier

Face à cette menace, les ONG et acteurs de la santé mondiale multiplient les appels pour que les États-Unis renouvellent leur engagement financier. Plusieurs figures politiques américaines et internationales rappellent que la lutte contre le VIH/SIDA n’est pas seulement une question humanitaire, mais aussi un enjeu stratégique et de santé publique mondiale.

La décision des États-Unis sur le financement du PEPFAR dans les prochains mois sera déterminante. Si l’aide est maintenue, le combat contre le VIH/SIDA pourra se poursuivre avec l’objectif ambitieux de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030. En revanche, un désengagement brutal pourrait annuler des années de progrès et coûter des millions de vies humaines.

L’alerte de l’ONUSIDA est donc un cri d’urgence : il est impératif que les États-Unis et la communauté internationale prennent leurs responsabilités pour éviter une catastrophe sanitaire mondiale.

Times Infos 

Par Cédric Baloch.

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