La République démocratique du Congo (RDC) fait face à une montée des tensions politiques suite à une initiative visant à modifier la Constitution. Deux figures emblématiques de la scène politique, Joseph Kabila, ancien président de la République, et Moïse Katumbi, leader du parti Ensemble pour la République, ont scellé une alliance inattendue pour barrer la route à ce qu’ils considèrent comme une menace grave pour la stabilité et la démocratie du pays.
Une opposition ferme et sans compromis
Réunis à Addis-Abeba le 26 décembre 2024, les deux leaders ont affirmé leur opposition catégorique à toute tentative de modification de la Constitution. Ils estiment que ces initiatives visent à prolonger indûment le mandat présidentiel et, potentiellement, à instaurer une présidence à vie. Pour eux, le pouvoir doit rester une responsabilité temporaire, définie par un mandat démocratique respectueux des règles établies par la Constitution, adoptée grâce à un large consensus national.
« Modifier la Constitution dans ces conditions serait une trahison des idéaux démocratiques pour lesquels le peuple congolais s’est battu », a déclaré Moïse Katumbi. Cette position est partagée par Joseph Kabila, qui a rappelé l’importance de préserver l’équilibre fragile de la RDC, acquis après des décennies de conflits et de divisions internes.
Appel à l’unité nationale
Au-delà de leur alliance, Kabila et Katumbi ont lancé un appel à toutes les forces politiques et sociales du pays. Ils ont exhorté les Congolais à résister activement contre toute tentative de révision constitutionnelle qu’ils considèrent comme un danger pour l’avenir démocratique de la nation. Selon eux, la Constitution actuelle représente un « pacte républicain » qui a permis de garantir la stabilité politique et institutionnelle après des années de chaos.
Ils ont également mis en garde contre les conséquences d’une telle réforme, citant des exemples passés où des initiatives similaires avaient suscité une vive contestation populaire, notamment en 2015, lorsque des projets de prolongation du mandat présidentiel avaient été abandonnés sous la pression de la rue.
Une alliance stratégique face à un avenir incertain
Cette alliance entre Kabila et Katumbi, autrefois adversaires politiques, témoigne de la gravité de la situation actuelle. En s’unissant, ils cherchent à rassembler les différentes factions de l’opposition et à mobiliser l’opinion publique autour d’une cause commune : la défense de la démocratie et du bien-être du peuple congolais.
Dans un contexte marqué par la pauvreté, la mauvaise gouvernance et l’exploitation des ressources nationales, ils ont affirmé leur volonté de proposer une alternative crédible et un leadership visionnaire. « L’avenir de la RDC dépend de notre capacité à préserver nos institutions démocratiques et à garantir un État de droit », a insisté Joseph Kabila.
Une situation à surveiller de près
Alors que le débat sur la révision constitutionnelle s’intensifie, cette alliance pourrait modifier l’équilibre des forces politiques en RDC. Elle envoie également un message clair à ceux qui envisagent de manipuler les institutions démocratiques pour des intérêts personnels : la résistance sera organisée et déterminée.
L’avenir dira si cette union entre Kabila et Katumbi réussira à empêcher les modifications constitutionnelles envisagées et à redonner espoir au peuple congolais. Une chose est sûre : la RDC entre dans une période de turbulences où chaque décision pourrait façonner durablement le destin du pays.
Times Infos
Par Cédric Baloch.