La Centrafrique a surpris le monde du football en annonçant, ce mercredi 15 janvier 2025, la nomination de Rigobert Song au poste de sélectionneur national. Une décision saluée par certains, mais qui divise au sein de la communauté sportive centrafricaine, révélant des tensions latentes entre les institutions sportives du pays.
Une nomination qui marque un tournant
Rigobert Song, 48 ans, est une figure emblématique du football africain. L’ancien capitaine des Lions Indomptables du Cameroun a marqué l’histoire du football en participant à quatre Coupes du Monde et en remportant deux Coupes d’Afrique des Nations. En tant qu’entraîneur, il a dirigé l’équipe nationale camerounaise lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, confirmant son statut d’acteur clé du football africain.
Son arrivée à la tête des Fauves de la Centrafrique intervient à un moment critique. L’équipe nationale occupe actuellement la cinquième place dans le Groupe I des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, avec seulement quatre points en quatre matchs. La tâche qui attend Song est colossale : insuffler une nouvelle dynamique à une équipe en quête de résultats et d’identité.
Une décision controversée
Si la nomination de Rigobert Song a été annoncée avec éclat par le ministre des Sports, Rodolphe Héritier Bonheur Doneng Wazoumon, elle n’a pas fait l’unanimité. La Fédération Centrafricaine de Football (FCF) a exprimé son mécontentement dans un communiqué, dénonçant une décision unilatérale. Selon la FCF, le recrutement du sélectionneur national relève exclusivement de ses prérogatives.
Cette divergence illustre un conflit de compétence entre le ministère des Sports et la FCF. La fédération avait récemment opté pour une stratégie de « nationalisation » du poste de sélectionneur, confiant l’intérim à un staff technique dirigé par Éloge Enza Yamissi, ancien capitaine de l’équipe nationale. Cette politique visait à valoriser les talents locaux, une initiative désormais compromise par l’arrivée d’un entraîneur étranger.
Un défi sportif de taille
Rigobert Song hérite d’une équipe en difficulté, mais dotée d’un potentiel certain. La Centrafrique possède des joueurs évoluant dans des championnats compétitifs, mais le manque de cohésion et de structure a freiné leur progression. Song devra rapidement créer une alchimie au sein du groupe, en s’appuyant sur ses expériences passées pour bâtir une équipe performante.
Les prochains matchs, prévus en mars, seront décisifs. La Centrafrique affrontera Madagascar et le Mali dans des rencontres cruciales pour espérer encore se qualifier pour la Coupe du Monde. Ces échéances offriront à Song une opportunité de démontrer ses capacités à transformer les Fauves en une équipe redoutable.
Un pari risqué, mais prometteur
La nomination de Rigobert Song pourrait être une aubaine pour le football centrafricain, à condition que les divergences institutionnelles soient rapidement surmontées. Son charisme, son expérience et son palmarès plaident en sa faveur, mais il devra composer avec un environnement complexe, où les attentes sont élevées et les ressources limitées.
L’avenir des Fauves repose désormais sur l’harmonie entre la vision de Rigobert Song et la collaboration entre les acteurs du football centrafricain. Si ce pari audacieux porte ses fruits, il pourrait marquer un tournant historique pour le football en Centrafrique.
Times Infos
Par Cédric Baloch.