Ce samedi 30 novembre 2024 à Abidjan, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première dame de Côte d’Ivoire, a été investie candidate à l’élection présidentielle de 2025 par son parti, le Mouvement des Générations Capables (MGC). Sous le slogan ambitieux de « Bâtir une nouvelle Côte d’Ivoire », elle se positionne comme la première et, pour l’instant, la seule femme en lice dans cette compétition cruciale pour l’avenir du pays.
Une figure politique au parcours singulier
Simone Gbagbo n’est pas une inconnue de la scène politique ivoirienne. Ancienne députée et militante de longue date, elle a joué un rôle central dans les luttes sociales et politiques depuis les années 1990. Connue pour son franc-parler et son engagement pour des causes populaires, elle a souvent été perçue comme une figure controversée, mais également comme une actrice incontournable de l’histoire contemporaine du pays.
Après avoir partagé la scène politique aux côtés de son époux, Laurent Gbagbo, durant sa présidence (2000-2011), Simone Gbagbo s’est affirmée comme une personnalité indépendante, surtout après leur séparation officielle en 2021. Son expérience politique et son implication dans les débats nationaux la placent comme une candidate redoutable, capable de mobiliser à la fois un électorat fidèle et les femmes, souvent marginalisées dans le jeu politique ivoirien.
Un programme de transformation sociale et économique
À travers sa campagne, Simone Gbagbo propose un projet ambitieux axé sur la transformation sociale et économique du pays. Selon ses déclarations lors de son investiture, elle souhaite réconcilier les Ivoiriens autour de valeurs de justice, d’égalité, et de progrès. Ses priorités incluent la réforme du système éducatif, l’autonomisation des femmes, la création d’emplois pour les jeunes, et une meilleure répartition des richesses nationales.
Elle se positionne également comme une figure de renouveau, dans un contexte où la classe politique est souvent critiquée pour sa longévité et ses querelles personnelles. À travers son slogan, elle appelle à dépasser les divisions ethniques et politiques qui continuent de fragiliser la Côte d’Ivoire.
Des défis de taille à relever
Malgré son ambition et son expérience, Simone Gbagbo fait face à des défis majeurs. Le paysage politique ivoirien est marqué par des tensions persistantes, notamment entre les grandes figures historiques telles qu’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo, et Henri Konan Bédié. Bien que ces personnalités ne soient pas forcément candidates, leurs influences demeurent déterminantes dans les choix électoraux des citoyens.
De plus, son passé, notamment son rôle controversé lors de la crise postélectorale de 2010-2011, reste un sujet de débat. Si certains voient en elle une femme d’État prête à assumer ses responsabilités, d’autres critiquent son éventuel manque de capacité à rassembler au-delà de ses partisans traditionnels.
Une candidature symbolique pour les femmes ivoiriennes
La candidature de Simone Gbagbo revêt une dimension symbolique forte pour les femmes de Côte d’Ivoire. Dans un environnement politique largement dominé par les hommes, son initiative pourrait ouvrir la voie à une plus grande participation des femmes dans les hautes sphères du pouvoir. Elle incarne une alternative non seulement politique, mais aussi sociale, en plaidant pour une reconnaissance accrue du rôle des femmes dans la construction nationale.
Vers une élection décisive
À mesure que l’élection présidentielle de 2025 approche, Simone Gbagbo devra multiplier les efforts pour convaincre un électorat diversifié. Son discours de réconciliation et de changement devra s’accompagner d’actions concrètes pour rallier les sceptiques et démontrer sa capacité à gouverner dans un contexte politique complexe.
Avec sa candidature, l’ancienne Première dame redéfinit son héritage et propose une vision tournée vers l’avenir. Si elle parvient à surmonter les obstacles, sa campagne pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire.
Times Infos
Par Patrick Koné.