Face à l’escalade des conflits entre les populations humaines et la faune sauvage, le Gabon intensifie ses efforts pour trouver des solutions durables. Le Premier ministre, Chef du Gouvernement de la Transition, Raymond Ndong Sima, a présidé une séance de travail cruciale le 18 décembre 2024, rassemblant plusieurs membres du gouvernement. Cette réunion fait suite à une rencontre stratégique tenue le 12 décembre avec les ONG engagées dans la protection de l’environnement.
Une problématique alarmante
Le conflit homme-faune représente une menace croissante au Gabon, particulièrement dans les zones rurales où les communautés sont fréquemment confrontées à des intrusions d’éléphants, de gorilles ou d’autres espèces sauvages dans leurs champs ou leurs villages. Les pertes sont souvent catastrophiques : récoltes détruites, bétail attaqué, habitations ravagées, et, plus tragiquement, des pertes humaines. Ce phénomène exacerbe la précarité économique et sociale des populations rurales et engendre des tensions vis-à-vis des politiques de conservation.
Pour un pays comme le Gabon, qui abrite près de 85 % de son territoire couvert de forêts tropicales et une faune exceptionnelle, la coexistence entre humains et animaux est un défi de taille. Mais ce conflit, s’il n’est pas maîtrisé, risque de compromettre à la fois la sécurité des communautés et les efforts de préservation de la biodiversité.
Une volonté politique affirmée
Le gouvernement de transition, conscient de l’urgence de la situation, a placé cette problématique au cœur de ses priorités. Lors de la séance du 18 décembre, plusieurs axes stratégiques ont été discutés :
1. Renforcer la sécurité des populations rurales grâce à des mesures préventives et des systèmes de protection.
2. Investir dans des infrastructures adaptées, comme des barrières électriques ou naturelles pour éloigner les animaux des zones habitées.
3. Créer des zones tampons autour des villages et des champs, permettant une meilleure délimitation entre les territoires humains et fauniques.
4. Accélérer les mécanismes d’indemnisation des victimes pour alléger les impacts économiques du conflit.
En parallèle, le dialogue avec les ONG environnementales a permis de mettre en lumière des solutions novatrices, comme l’utilisation de technologies modernes (drones, capteurs de mouvement) pour surveiller les zones à risque, ou encore la promotion de pratiques agricoles qui limitent les interactions avec la faune sauvage.
Préserver la biodiversité tout en protégeant les communautés
L’objectif du gouvernement ne se limite pas à protéger les populations. Il s’agit également de préserver l’héritage écologique du Gabon, essentiel pour le développement durable et l’économie verte. Ce pays est reconnu pour son engagement envers la conservation, avec un réseau d’aires protégées couvrant près de 11 % de son territoire et des initiatives telles que le plan de gestion durable des éléphants.
Cependant, la coexistence harmonieuse entre humains et faune ne pourra être atteinte sans une approche intégrée et inclusive. Cela nécessite d’impliquer les communautés locales dans les décisions, de promouvoir des alternatives économiques viables, et de renforcer l’éducation environnementale.
Une démarche collaborative et durable
L’engagement du Premier ministre Raymond Ndong Sima reflète une volonté de conjuguer efforts gouvernementaux, actions des ONG, et participation des populations concernées. Cette synergie est essentielle pour transformer une crise en opportunité de développement durable et de conservation.
Alors que les travaux se poursuivent, la population attend avec impatience des solutions concrètes. Le défi est de taille, mais les initiatives en cours témoignent d’une ambition claire : faire du Gabon un modèle en matière de coexistence homme-faune en Afrique.
Times Infos
Par Nancy Nguema.