Le Président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a effectué une visite officielle dans le département du Komo Océan, marquant ainsi son engagement envers les localités reculées de la province de l’Estuaire. Lors de son passage à Ndzomoe, chef-lieu du département, il a échangé avec les populations sur leurs préoccupations majeures, notamment l’état des routes, l’accès aux soins, l’éducation, l’éclairage public, le chômage et le conflit homme-faune. Si cette visite a suscité de l’espoir, elle a également laissé place à des frustrations, en raison d’une organisation jugée déficiente et d’une redistribution inéquitable des ressources allouées.
Un engagement présidentiel pour le développement du Komo Océan
Conscient des défis auxquels font face les populations locales, le chef de l’État a tenu à rassurer ses interlocuteurs en affirmant que leurs doléances seront prises en compte. Parmi les annonces majeures, il a instruit le gouvernement d’accélérer le lancement des travaux routiers, une mesure longtemps attendue pour désenclaver la région. L’état dégradé des routes reste en effet un obstacle majeur au développement économique du Komo Océan, rendant difficiles les déplacements des habitants et le transport des marchandises.
L’éducation et la santé ont également été au cœur des discussions. Les infrastructures scolaires et sanitaires étant en nombre insuffisant et souvent en mauvais état, les villageois ont exprimé leur besoin d’un soutien renforcé dans ces domaines. De plus, la question du conflit homme-faune, notamment les ravages causés par les éléphants dans les cultures vivrières, a été soulevée, nécessitant une réponse rapide de l’État pour garantir la sécurité alimentaire des populations.
Une visite mal organisée qui suscite la colère des habitants
Si la présence du Président Oligui Nguema a été perçue comme un signe d’intérêt pour le Komo Océan, plusieurs habitants dénoncent une organisation chaotique de la visite. Selon certains témoignages, l’événement n’aurait pas permis une représentation équitable des villages du département, limitant ainsi l’impact des échanges entre les populations et le chef de l’État.
L’un des griefs majeurs concerne l’enveloppe laissée aux villageois après la visite. Alors que certains espéraient une distribution équitable des fonds, les chefs de villages et de regroupement n’auraient reçu que 20 000 FCFA chacun, un montant jugé dérisoire au regard des sacrifices qu’ils consentent pour leurs communautés. « On aurait apprécié que ces chefs aient en moyenne 100 000 FCFA en récompense de leur engagement. Mais hélas. Cette organisation a été la plus médiocre si l’on compare à ce qui s’est fait dans d’autres localités du pays », déplore un jeune du Komo Océan.
Un appel à impliquer davantage la jeunesse locale
Face à ces insuffisances, de nombreuses voix s’élèvent pour demander au Président de revoir son mode de consultation des populations du Komo Océan. Certains estiment que les intermédiaires actuellement en charge de la communication entre les villageois et le pouvoir central ne reflètent pas fidèlement les réalités du terrain. « Le chef de l’État doit se défaire de ces gens qui ne sont pas favorables au développement mais sont préoccupés par l’appétit vorace de l’argent. Il doit avoir pour interlocuteur un jeune ou des jeunes du Komo Océan, afin d’obtenir des informations fiables et pertinentes », plaide un habitant.
Cette revendication met en lumière le besoin d’un dialogue plus inclusif entre les autorités et les jeunes leaders locaux, qui pourraient jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de projets concrets pour le développement du département.
Des attentes fortes pour des actions concrètes
Si la visite du Président Oligui Nguema a permis de mettre en lumière les défis du Komo Océan, les habitants attendent désormais des actes. Les promesses faites, notamment en matière de routes, de santé et d’éducation, devront être suivies d’une exécution rapide et efficace pour éviter que la frustration ne se transforme en désillusion.
Le gouvernement est désormais face à un défi de taille : transformer ces engagements en réalisations tangibles et restaurer la confiance des populations en montrant que le Komo Océan ne sera pas laissé pour compte dans les politiques de développement du pays.
Times Infos
Par Nancy Nguema.