Visite de Brice Clotaire Oligui Nguema à Ndzomoe : Un accueil indigne de l’enjeu Présidentiel

Le samedi 15 mars 2025, Ndzomoe, chef-lieu du département du Komo Océan, a accueilli le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, dans le cadre de sa tournée républicaine. Officiellement, cette visite avait pour objectif de prendre le pouls des réalités locales et de proposer des solutions concrètes aux préoccupations des populations. Cependant, ce qui devait être une étape clé dans le dialogue entre l’État et les citoyens s’est transformé en une véritable mascarade, orchestrée par des organisateurs plus soucieux de leur propre profit que du bien-être collectif.

Dès son arrivée, l’absence de protocole digne de ce nom a marqué les esprits. Contrairement aux autres localités visitées où des comités d’accueil bien structurés étaient mis en place, Ndzomoe a offert un accueil terne et désorganisé au chef de l’État. Pas de gerbe de fleurs, pas de mise en scène solennelle : une entrée en scène bâclée qui a laissé un goût amer aux habitants et aux délégations présentes. Cette négligence traduit une gestion approximative et un manque de considération pour l’importance de l’événement.

Une annonce fondée sur un mensonge flagrant

L’un des points majeurs de la visite était l’annonce de la réfection du tronçon routier Bisso-Bilam, long d’environ 15 kilomètres. À première vue, cette mesure semblait répondre à une attente légitime des populations locales, confrontées à des difficultés de mobilité. Toutefois, à y regarder de plus près, cette promesse repose sur une tromperie manifeste.

En effet, il a été affirmé au président que les travaux avaient déjà été entamés en urgence pour préparer sa venue. Or, selon plusieurs témoignages concordants, ce n’est qu’un grossier mensonge destiné à donner une illusion de progrès. Pire encore, l’entreprise censée réaliser les travaux a vu ses engins bloqués par les autorités forestières pour non-paiement de taxes, preuve supplémentaire du manque de sérieux qui entoure cette annonce.

Pendant que les populations attendaient des mesures pragmatiques, notamment l’octroi de moyens de transport adaptés au contexte fluvial du Komo Océan, les organisateurs ont orienté l’attention présidentielle vers une initiative dont la faisabilité et l’authenticité sont douteuses. Un choix qui démontre soit une méconnaissance des véritables besoins du département, soit une volonté délibérée d’induire le chef de l’État en erreur.

Des dons ridicules et une gestion opaque des fonds

Si les promesses faites ont suscité la controverse, les dons remis par le chef de l’État n’ont pas non plus échappé aux critiques. À l’issue de la visite, la localité du Komo Océan s’est vue gratifiée de :

  • Deux moteurs hors-bord… sans pirogue pour les utiliser.
  • Deux tronçonneuses et trois débroussailleuses, alors que les besoins en équipements pour l’entretien des espaces verts et l’assainissement sont bien plus vastes.
  • Des tricycles, dont l’utilité dans ce contexte rural et fluvial laisse perplexe.

Comment expliquer que, pour un département aussi vaste et stratégique que le Komo Océan, ces dons soient si dérisoires ? Comment comprendre qu’aucun véhicule ne soit octroyé aux services administratifs locaux tels que la préfecture, la mairie ou le conseil départemental ? Cette distribution hasardeuse donne l’impression d’une action improvisée, loin de toute véritable volonté de développement structuré.

De plus, des informations troublantes circulent concernant la gestion des fonds alloués à l’organisation de la visite. Selon plusieurs sources, une enveloppe de 10 millions de FCFA aurait été remise aux organisateurs en amont de l’événement, ainsi qu’une seconde du même montant après le départ du président. Pourtant, sur le terrain, aucun signe ne permet de justifier une telle somme. Le rafraîchissement, censé être assuré, était une denrée rare. Les chefs de village présents n’auraient reçu que 20 000 FCFA chacun, tandis que d’autres bénéficiaires potentiels ont été purement et simplement écartés de la répartition des fonds.

Un fiasco logistique qui frôle la mise en danger des populations

Au-delà des aspects financiers et politiques, la désorganisation de cette visite a également eu des conséquences humaines préoccupantes. Certains habitants et membres des délégations ont été littéralement abandonnés en pleine forêt entre Nyonié et Ndzomoe. Ils ont dû parcourir plusieurs kilomètres à pied, en pleine nuit, dans un environnement hostile où rôdent des bêtes sauvages.

Comment peut-on justifier qu’un événement de cette envergure, impliquant la présence du chef de l’État, soit géré avec une telle désinvolture ? Que se serait-il passé si un drame était survenu ? Qui aurait assumé la responsabilité d’un accident ou d’une attaque animale ?

Cette négligence dépasse la simple question organisationnelle. Elle témoigne d’un mépris flagrant pour la sécurité et le bien-être des populations locales. À quelques semaines des élections présidentielles, ce type d’incident risque d’entamer sérieusement la confiance des citoyens envers les autorités.

Sanctionner les responsables pour préserver la crédibilité du président

Face à ce fiasco, une question demeure : comment Brice Clotaire Oligui Nguema peut-il tolérer que son image et son action soient ainsi sabotées par des individus aux intérêts purement opportunistes ? Si le chef de l’État souhaite réellement incarner le renouveau et la justice sociale qu’il prône, il ne peut se permettre de fermer les yeux sur de telles dérives.

Des enquêtes doivent être menées pour identifier les responsables de cette gestion calamiteuse. Des sanctions exemplaires doivent être prises pour éviter que ce type de scénario ne se reproduise. Le président a tout intérêt à s’entourer de personnes intègres et compétentes, capables de porter sa vision du développement avec loyauté et efficacité.

Le Komo Océan mérite mieux. Ses habitants attendent des actions concrètes, non des promesses creuses ou des mises en scène politiciennes. Il est temps de replacer leurs véritables préoccupations au cœur de l’action gouvernementale, et non de les sacrifier sur l’autel des intérêts personnels de quelques privilégiés.

Times Infos 

Par Nancy Nguema.

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