Alors que l’élection présidentielle du 12 avril 2025 approche à grands pas, l’opposition gabonaise semble vouloir mettre de côté ses divergences pour se rassembler derrière un candidat unique. Objectif : maximiser ses chances de victoire face au futur candidat du pouvoir en place, dans un contexte où le général Brice Oligui Nguema, président de la transition, bénéficie d’un soutien grandissant de plusieurs associations et syndicats.
Une opposition en quête d’unité pour un renversement du pouvoir
Les discussions au sein de l’opposition gabonaise s’intensifient pour aboutir à une candidature unique capable de faire face au candidat du régime en place. Plusieurs leaders politiques et figures influentes de l’opposition estiment qu’il est crucial de rompre avec l’ordre établi et d’éviter la dispersion des voix, une erreur qui leur a souvent coûté cher lors des précédentes élections.
« Il est très crucial qu’on se libère du système actuel, qui s’apparente à celui du Bongo-PDG, maquillé sous une autre forme mais visible pour nous, les hommes avertis », a déclaré un acteur politique de l’opposition. Cette déclaration traduit le sentiment partagé par plusieurs figures de l’opposition, qui dénoncent une continuité du système politique en place malgré le coup d’État du 30 août 2023 qui avait renversé Ali Bongo Ondimba.
Toutefois, l’unification des forces de l’opposition reste un défi de taille. Des désaccords persistent entre certaines personnalités politiques, notamment sur le choix du candidat consensuel et sur la stratégie à adopter face à un pouvoir en place qui maîtrise les rouages du système électoral.
Le général Oligui Nguema, un candidat déjà favorisé par le système ?
De l’autre côté de l’échiquier politique, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, actuel président de la transition, bénéficie d’un soutien grandissant. Le 13 janvier 2025, une coordination nationale regroupant plus de 208 associations et syndicats a officiellement appelé à sa candidature pour l’élection présidentielle.
Pour démontrer leur engagement, ces associations se sont engagées à financer sa caution électorale et à mener des campagnes de mobilisation à travers tout le pays. Cet élan de soutien a été renforcé le 3 février 2025, avec le lancement d’une pétition nationale baptisée « GABAO C’BON PÉTITION », initiée par Franck Nguema, président du Mouvement Gabao. Son objectif est de recueillir au moins 50 000 signatures afin d’encourager le général Oligui Nguema à se présenter.
Ces démarches en faveur du président de la transition posent la question de l’équité du scrutin à venir. La nouvelle Constitution adoptée en novembre 2024 lui confère des pouvoirs renforcés, ce qui inquiète certains observateurs politiques qui redoutent une élection biaisée en faveur du pouvoir en place.
Une élection sous haute tension
Avec une opposition qui tente de s’unir et un pouvoir en place qui bénéficie d’un soutien institutionnel fort, la présidentielle du 12 avril 2025 s’annonce comme un tournant décisif pour l’avenir politique du Gabon.
D’un côté, si l’opposition parvient à présenter un candidat unique crédible et rassembleur, elle pourrait créer une dynamique inédite et faire basculer l’électorat en sa faveur. De l’autre, la popularité grandissante du général Oligui Nguema et la structuration de sa base électorale pourraient lui assurer une avance considérable, surtout si l’appareil d’État joue en sa faveur.
Les semaines à venir seront donc cruciales pour observer l’évolution des alliances et des stratégies politiques. Reste à savoir si l’opposition gabonaise réussira enfin à transcender ses divisions historiques pour proposer une alternative politique solide, ou si le pouvoir en place parviendra à conserver le contrôle du pays. Une chose est sûre : l’élection présidentielle de 2025 ne manquera pas de rebondissements.
Times Infos
Par Nancy Nguema.