Au lendemain de son investiture le 20 janvier 2025, Donald Trump marque son retour à la Maison-Blanche avec une démonstration de force : deux vastes opérations d’arrestations visant les immigrés en situation irrégulière. Ces raids, menés par l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), ciblent en priorité les sans-papiers ayant des antécédents criminels, mais s’étendent à toute personne jugée en situation irrégulière. À Chicago, New York, et Miami, des communautés entières vivent dans la peur, tandis que les militants pour les droits des migrants dénoncent une « chasse aux sorcières institutionnalisée ».
Le ton est donné : Trump souhaite imprimer une marque encore plus dure que celle de son premier mandat, promettant une « tolérance zéro » envers l’immigration clandestine. La déclaration d’une urgence nationale à la frontière sud est évoquée pour accélérer les procédures d’expulsion, rappelant une rhétorique de crise permanente qui alimente les divisions sociales.
Des communautés sous tension, une peur omniprésente
À New York, certains migrants préfèrent quitter les centres d’hébergement, redoutant d’y être appréhendés par les autorités. « Il vaut mieux partir avant qu’ils ne nous trouvent », confie un sans-papier d’origine guatémaltèque. Dans ces villes sanctuaires, les associations locales tentent tant bien que mal de diffuser des informations sur les droits des migrants, tout en organisant des lignes téléphoniques d’urgence et des ateliers pour préparer des plans d’évasion.
La stratégie de Trump exacerbe la méfiance des communautés envers les institutions publiques, même celles censées leur venir en aide. Les écoles et les hôpitaux constatent une diminution significative de fréquentation parmi les populations immigrées, un effet collatéral de la politique de terreur psychologique instaurée par ces raids massifs.
Un calcul politique controversé
Si Donald Trump s’appuie sur son électorat conservateur pour justifier ses actions, ses détracteurs dénoncent un plan démesuré et coûteux, plus destiné à satisfaire une base populiste qu’à résoudre les défis liés à l’immigration. L’idée d’expulser jusqu’à 25 millions de personnes en situation irrégulière est jugée irréaliste par de nombreux experts, en plus de risquer de paralyser certains secteurs économiques fortement dépendants de la main-d’œuvre immigrée, comme l’agriculture et la construction.
En parallèle, cette politique risque de provoquer une dégradation des relations diplomatiques avec les pays d’origine des migrants, notamment en Amérique latine. La stigmatisation accrue de certaines communautés pourrait également attiser les tensions raciales et les inégalités déjà criantes aux États-Unis.
Un retour à un modèle dépassé ?
Cette nouvelle offensive anti-immigration soulève une question fondamentale : les États-Unis peuvent-ils, en 2025, se permettre de régresser vers des politiques autoritaires et punitives, au détriment de leur héritage d’inclusion et de diversité ? Pour beaucoup, la réponse est claire : la sécurité ne doit pas se faire au prix de l’humanité. En s’attaquant ainsi aux plus vulnérables, l’administration Trump pourrait bien raviver des blessures sociales profondes et ternir davantage l’image d’une Amérique divisée.
Alors que les communautés immigrées se préparent à une longue lutte, la société américaine, dans son ensemble, devra décider si elle est prête à accepter ce nouvel ordre ou à y résister. Car derrière chaque expulsion se cache une histoire, une famille, et un rêve brisé.
Time Infos
Par Cédric Baloch.