Sénégal – France : Ousmane Sonko dénonce les illusions de souveraineté et la déstabilisation Française

Dans une déclaration fracassante, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a balayé les affirmations du président français Emmanuel Macron concernant le départ des bases militaires françaises en Afrique. Il s’agit d’une prise de parole audacieuse qui s’inscrit dans une remise en question croissante de l’influence française sur le continent. Au-delà des mots, cette intervention résonne comme une réaffirmation de la souveraineté africaine face à une puissance ex-coloniale accusée de jouer un rôle déstabilisateur.

Un démenti catégorique face aux assertions de Macron

Le président Macron avait affirmé que le retrait des bases françaises en Afrique, récemment annoncé, aurait fait l’objet de négociations bilatérales avec les pays concernés. Dans le cas du Sénégal, Sonko réfute catégoriquement cette déclaration. « Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu », précise-t-il, en soulignant que la décision du Sénégal résulte exclusivement de sa volonté souveraine. Cette déclaration remet en question la version française et illustre une dynamique où les pays africains s’affirment comme maîtres de leur destin, rompant avec des décennies de tutelle supposée.

Une critique acerbe de la légitimité française en Afrique

Sonko va plus loin en dénonçant les prétentions de la France à garantir la souveraineté et la sécurité des pays africains. Il rappelle que des interventions françaises, comme celle de 2011 en Libye, ont eu des conséquences désastreuses pour la stabilité régionale, notamment dans le Sahel. Cette critique touche au cœur de la stratégie française, souvent perçue comme ambiguë : se présenter en partenaire sécuritaire tout en étant accusée de promouvoir des politiques qui alimentent l’instabilité.

La mémoire des soldats africains, un rappel cinglant

Le Premier ministre sénégalais ne manque pas de convoquer l’Histoire pour rappeler la dette morale de la France envers l’Afrique. « Sans les soldats africains, mobilisés parfois de force et maltraités, la France serait peut-être encore allemande », a-t-il martelé. En évoquant la contribution des tirailleurs sénégalais et d’autres combattants africains durant les guerres mondiales, Sonko pointe une ingratitude persistante et un effacement volontaire de ces pages de l’Histoire, souvent minimisées dans le récit national français.

Un écho à une contestation panafricaine croissante

Cette déclaration de Sonko s’inscrit dans une vague plus large de rejet de la présence française en Afrique, alimentée par des mouvements populaires et des décisions politiques récentes au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Le Sénégal, pourtant considéré comme un bastion traditionnel des relations franco-africaines, semble désormais vouloir s’inscrire dans cette dynamique. Cette rupture symbolique reflète une prise de conscience collective sur le continent, où la souveraineté réelle des États africains est placée au centre des priorités.

Vers une redéfinition des relations franco-africaines

En critiquant ouvertement Emmanuel Macron, Ousmane Sonko met en lumière les contradictions de la politique française en Afrique. D’une part, la France se présente comme un allié indispensable, mais d’autre part, elle est accusée de freiner l’émancipation africaine en maintenant des relations asymétriques. Le temps des « accommodements » semble révolu : les leaders africains réclament désormais des partenariats basés sur le respect mutuel et l’égalité, plutôt que sur la perpétuation de schémas néocoloniaux.

Une souveraineté à reconquérir

Ce coup d’éclat du Premier ministre sénégalais marque un tournant dans le discours africain face à la France. En dénonçant les illusions entretenues par Paris sur sa contribution à la stabilité du continent, Ousmane Sonko donne une voix puissante à une revendication largement partagée : celle d’une Afrique libre de ses choix, indépendante dans ses décisions, et maîtresse de son avenir. La France, elle, devra revoir ses paradigmes si elle souhaite conserver une place dans un continent en pleine réinvention.

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Par Mbak Ndèye.

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